Le Saint-Père attachait une importance particulière au chemin de croix. Il le célébrait chaque vendredi. Chaque vendredi, durant toute l’année. C’était pour lui la commémoration de la Passion du Christ Sauveur qui avait offert sa vie pour nous, qui nous avait rachetés. C’était comme une offrande du Saint-Père pour le don de la Rédemption.
C’est à sa demande que les stations du chemin de croix sont apparues dans le jardin, sur le toit de l’appartement papal. C’est là qu’il préférait le suivre. Lorsque je l’interroge sur le moment le plus émouvant de son ministère, Mgr Mieczysław Mokrzycki sourit et me parle du chemin de croix sur l’Ile aux Fraises. Dix-huit hectares sur le lac Simcoe, non loin de Toronto. En Juillet 2002, Jean-Paul II y a passé ses vacances, avant les Journées Mondiales de la Jeunesse, à Toronto justement. C’était un vendredi et le Saint-Père désirait célébrer le chemin de croix. Mais sur cette île, les conditions de vie étaient rudimentaires. Nous habitions dans des baraques, la chapelle était aménagée dans l’une des pièces. C’était un centre de vacances spirituelles pour jeunes. À proximité de ce centre, se trouvait un petit bois, avec des sentiers comme à Kalwaria Zebrzydowska (localité célèbre en Pologne pour son chemin de croix annuel). Le père Stanislas avait proposé que l’on emmène le Saint-Père en voiturette électrique sur les sentiers de ce bois. Nous avons suivi le chemin de croix en traversant le bois, d’une station à l’autre. C’était beau. Le Saint-Père était très heureux.
Avec l’accord de l’archevêque Mieczysław Mokrzycki – « Le mardi était son jour préféré »Edition M, Cracovie 2008