Lundi dernier nous avons commémoré les 100 ans de la naissance de Saint Jean-Paul II.
A cette occasion, le pape émérite Benoît XVI a adressé une lettre aux évêques polonais, où il partage son témoignage sur sa vie et sa pensée.
Trois réflexions peuvent nourrir notre prière en cette fête de l’Ascension et ces jours qui précédent la Pentecôte.
Benoît XVI rappelle les paroles de l’homélie inaugurale du pape polonais, qui a tant marqué les esprits : « N’ayez pas peur ! Ouvrez largement les portes au Christ ! ».
Dans le contexte actuel du déconfinement, ces paroles n’ont pas perdu leur actualité. Dans l’incertitude de l’avenir économique et professionnel, fatigués et tendus après ce long confinement, avec des vies familiales éprouvées, nous pourrions succomber à la peur et au découragement. « N’ayons pas peur ! Ouvrons les portes au Christ » qui, à travers cette fête de l’Ascension, nous montre notre destinée : il est victorieux et il donne la proximité avec Dieu le Père qui ne nous laisse jamais seuls.
Benoît XVI poursuit en évoquant une clé de lecture de la pensée de Jean-Paul II qui trouve une continuité parfaite avec le pape François : la miséricorde ! La miséricorde est une limite imposée au mal par la mort et la résurrection du Christ. Cette limite ne pouvait pas être violence et dureté, mais pardon et amour. La reprise progressive de la « vie normale » après le confinement, ne sera certainement pas exactement comme avant et nous sommes appelés à avoir un cœur miséricordieux, c’est-à-dire bon, attentif, délicat. Ceci n’empêche pas qu’il soit également fort et persévérant. C’est par la miséricorde de Dieu que nous avons été relevés. Et le Seigneur nous invite à être des porteurs de la miséricorde, parce qu’il veut que nous lui ressemblions.
Enfin, le pape Benoît analyse la demande de certains milieux intellectuels qui veulent donner à Jean-Paul II le titre de « Grand ». Dans l’histoire de l’Église il n’y a que deux papes qui portent ce titre : Saint Léon le Grand et Saint Grégoire le Grand. Au-delà de l’ampleur de leur influence théologique, ils ont tous les deux obtenu, par la voie diplomatique, que Rome soit épargnée d’invasions dévastatrices. Benoît XVI remarque que le rôle de Jean-Paul II dans la chute du mur de Berlin est indiscutable. Je pense que Benoît XVI serait d’accord avec moi pour dire que le moment emblématique que Jean-Paul II a choisi pour entrer publiquement dans la lutte pour la liberté des peuples était sa prière d’invocation de l’Esprit Saint à Varsovie à la veille de Pentecôte 1979 : « Que ton Esprit descende et qu’il renouvelle la face de la terre ! »
L’Esprit Saint est descendu et 10 ans plus tard le mur de Berlin tombait, de manière inattendue.
Avec la même confiance et la même force, invoquons l’Esprit Saint sur notre vie personnelle, familiale, professionnelle, politique et particulièrement là où nous sentons que nous sommes au bout de nos forces, lorsque nous sommes dans la peur ou nous sentons que notre cœur devient dur.
Le Seigneur est fidèle, il nous donnera ce dont nous avons besoin.
Père Jacek Mleczko
Communauté du Chemin Neuf