Nous commencions à travailler de bonne heure et cela se terminait tarde dans la soirée. Nous accompagnions la Saint-Père dès la messe du matin jusqu’aux dernières heures du jour. Nous étions sans cesse auprès de lui. Lorsqu’il mangeait, rencontrait ses hôtes, lorsqu’il priait et travaillait.
-Vous arrivait-il de bavarder simplement, non au sujet d’obligations, mais de cœur à cœur ?
– Le Saint-Père n’avait pas beaucoup de temps pour cela. Son emploi de temps était chargé. Nous ne voulions pas non plus le déranger avec nos problèmes. Il avait le monde entier è porter sur ses épaules. Mais lorsque nous partions pour Castel Gandolfo, nous faisions de longues promenades. C’était le moment rêvé pour parler tranquillement de sa vie, de sa famille, de l’Eglise, de son diocèse. Nous avions plus de temps. Tandis que, durant l’année, nos entretiens étaient plus brefs. Si nous mangions seuls, sans invités, rien que la Saint-Père et nous, les secrétaires, nous avions l’occasion de bavarder avec lui.
– De quoi parliez-vous, alors ? La Saint-Père se confiait-il à ses secrétaires ?
– De temps en temps, le Saint-Père nous racontait sa journée, nous parlions des projets pour le lendemain, mais il ne nous confiait pas tellement ses problèmes et ses difficultés.
– Se confiait-il à Dieu ?
– C’est effectivement plutôt Dieu qui était son confident.
– Y avait-il quelqu’un, outre Dieu, avec qui il partageait ses problèmes ?
– Il y avait le cardinale Marian Jaworski, et l’abbé Tadeusz Styczeń ? Ces personnes étaient des proches. Nous étions chargés du quotidien, de la préparation des documents. Et lorsqu’il avait besoin d’un conseil pour une affaire importante, disons « professionnelle », il s’adressait toujours à des personnes compétentes.
Avec l’accord de l’archevêque Mieczysław Mokrzycki – « Le mardi était son jour préféré »
Edition M, Cracovie 2008