Pendant le dîner j’ai vu que le Saint-Père s’adressait aux autres avec beaucoup de respect et de gentillesse. Par exemple au père Dziwisz. J’ai vu qu’ils se comprenaient en demi-mots. C’étaient des relations uniques.
– Amicales?
– Je n’utiliserais pas ce terme. Plutôt paternelles. On peut les comparer à une relation entre un père et un fils. Le père Stanisław était à tout moment à la disposition de Jean-Paul II. Il a consciemment choisi une telle vie. Dans les jours et les semaines qui ont suivi, j’ai découvert qu’il travaillait sans relâche. Il a tout organisé. Surtout, il réfléchissait à ce dont le Pape avait besoin. Seulement quelque part à la fin, il s’occupait de ses affaires personnelles. Des prêtres polonais vivant à Rome qui connaissaient le père Dziwisz, n’essayaient même pas de l’inviter pour une fête ou un anniversaire. Ils savaient que rien n’en sortirait. Ils disaient: “Il vit pour Jean-Paul II. Il travaille pour lui vingt-quatre heures par jour, il ne peut aller nulle part. ” C’était comme ça. Avec cette vision des tâches du secrétaire du pape, avant de vivre au Palais apostolique, j’ai acheté des sous-vêtements et des chemises, car je pensais que plus tard je ne pourrais plus sortir du Vatican. Mais le premier jour après avoir déménagé au Palais Apostolique, le père Dziwisz m’a dit: « Il y a moins de travail aujourd’hui. Si tu veux, repose-toi ou va faire des courses »
Secrétaire de deux papes – conversation avec Mgr Mieczysław Mokrzycki – édition Wydawnictwo literackie