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Il est allé à Cuba. Le temps lui a manqué pour aller en Chine et en Russie

– Lorsque vous vous rendiez au Mexique, des journalistes ont demandé au Pape, à bord de l’avion, quel pays il aimerait encore visiter. Il a répondu qu’il aimerait visiter les plus grands : la Russie et la Chine. Cela lui tenait-il fort à cœur ?

– Très fort. En ce qui concerne la Russie, il est évident que les relations avec l’orthodoxie lui tenaient fort à cœur. Chaque jour, il priait pour l’unité des chrétiens. Mais il se rendait compte aussi de ce qu’était l’ homo sovieticus, quel était son grand besoin d’espérance et de liberté. Il connaissait cela. Il l’avait vécu en Pologne. Il rêvait d’un voyage en Russie. Il désirait également aller en Chine. La situation de l’Église y était et y est toujours très difficile – une Église divisée, persécutée. Le Saint-Père y avait ses messagers qui veillaient à cette problématique, mais le barrage politique s’est avéré infranchissable. Je me souviens que cela s’est terminé par des lettres aux autorités chinoises, des paroles de réconfort adressées aux catholiques chinois et une proclamation à l’Église de Chine. Il n’a pas pu faire plus. Il tenait beaucoup à y aller, ainsi qu’à Cuba. Il est allé à Cuba. Le temps lui a manqué pour aller en Chine et en Russie.

– Était-ce douloureux pour lui ?

– Oui. Et jusqu’à la fin, il a fait des démarches pour fixer une rencontre avec le patriarche de Russie. Il y a eu de nombreux entretiens où tout laissait à penser que cela allait réussir. La rencontre était déjà fixée et soudain, nous étions informés qu’Alexis II avait changé d’avis, qu’il décommandait la rencontre. Il en a été ainsi à Vienne, à Bari en Italie, en Suisse. Les conditions étaient toujours d’aménager cette rencontre en terrain neutre, ni à Rome, ni à Moscou. Telle était la politique de la Russie. Disons que cela n’a sans doute pas été très honnête. Le Saint-Père venait toujours à la rencontre des attentes russes. Il acceptait pratiquement toutes les conditions. Et la rencontre avec le patriarche n’a pu avoir lieu. C’est vraiment dommage.

Avec l’accord de l’archevêque Mieczysław Mokrzycki – « Le mardi était son jour préféré »

Edition M, Cracovie 2008