Attention partagée et natation à la piscine

Plus que d’un pape – du moins comme on l’imaginait autrefois – on découvre le portrait d’un homme humble, authentiquement humble, simple, pur, transparent, et qui a conservé son extraordinaire humanité jusqu’au bout. Il avait un besoin presque instinctif et naturel de contacts et de relations directes et personnelles avec les autres. Cela se voyait nettement lorsqu’il se sentait tout de suite à l’aise avec les plus petits, avec les enfants, pendant ses rencontres avec des jeunes, avec des femmes.

Pour compléter ce portrait, je dois dire que Karol Wojtyła était un perfectionniste. Chaque journée était ordonnée et préparée à l’avance : la messe au petit matin, le temps de travail, le temps de prière, les audiences, les rencontres avec des personnalités, les conversations avec les invités à sa table etc.  Il faut ajouter encore la natation à la piscine, recommandée dès le début par les médecins. (Encore aujourd’hui je ne comprends pas les critiques faites par le fait que le pape se mettait à nager. N’était-il pas important qu’il soit en bonne santé ? Pourquoi s’étonner alors que le Saint-Père n’avait pas peur de montrer son corps, touché par la maladie et la souffrance ?)

Le pape Wojtyła était un lecteur hors pair, il lisait sans cesse des livres. Je lui disais : « Saint-Père, je vous en prie, lisez moins et reposez-vous davantage ». Il me répondait alors qu’il se reposait parfaitement en lisant. Il possédait une attention « partagée ». Plus particulièrement lors de ses séjours à Castel Gandolfo, quand il lisait un ouvrage difficile, il demandait de lui lire en même temps à voix haute un livre plus léger.

Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz – « J’ai vécu avec un saint »

Edition – Wydawnictwo Św. Stanisława – Cracovie 2013