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Nous déjeunions en plein air, dans des assiettes en plastique.

Nous partions le matin, de bonne heure. La police partait plus tôt en reconnaissance, et préparait un lieu silencieux ou la Saint-Père ne serait pas dérangé, ou il pourrait être seul, sans même les personnes l’accompagnant d’habitude. Vers 10h30, nous arrivions sur place. Et nous partions aussitôt en promenade.

-Ce n’étaient donc pas de grandes expéditions? Ou alliez-vous?

– Au sanctuaire de la Sainte Vierge à Mentorelli, par exemple. A une heure et demie de route du Vatican. Parfois, nous allions plus loin. En Toscane, dans les Dolomites. Les gendarmes de l’Etat de la Cité du Vatican choisissaient un endroit à l’avance. Leurs épouses préparaient le déjeuner, en quelque sorte pour remercier la Saint-Père. Nous arrivions sur place, nous partions tout de suite en promenade, tandis que les gendarmes dépliaient la table et les chaises. Nous déjeunions en plein air, dans des assiettes en plastique. Nous bivouaquions. Tout comme le Saint-Père le faisait lorsqu’il partait avec des jeunes à la montagne. Avant le repas, le Saint-Père avait encore le temps de lire un livre. Après le repas, il priait, lisait, écrivait ou travaillait sur un document, jusqu’à dix-huit heures. Parfois, le soir, les gendarmes allumaient le feu. Ces bivouacs se terminaient alors à la manière scoute. Nous étions assis autour du feu avec les soldats du Vatican qui nous avaient accompagnés et les policiers italiens qui surveillaient le terrain. Nous chantions, nous évoquions des souvenirs. C’étaient de beaux moments qui réjouissaient beaucoup la Saint-Père. Le soir, nous rentrions au Vatican.

– Qui d’autre accompagnait le Saint-Père dans ces sorties ?

– En général, un ou deux secrétaires, et toujours quelqu’un d’autre. Quelqu’un de la curie ou des hôtes extérieurs, l’abbé Styczeń, l’abbé Ryłko, l’abbé Nowacki. Au début, nous partions deux fois par mois, ensuite seulement une fois par mois. Mais indépendamment de cela, il n’y avait jamais d’audiences le mardi.

Avec l’accord de l’archevêque Mieczysław Mokrzycki – « Le mardi était son jour préféré »

Edition M, Cracovie 2008