Jean-Paul II – Miracle à Tirana-deuxième partie

« Au début, tous les Albanais étaient catholiques, et l’Albanie fut le premier pays christianisé après l’Italie […] Sous l’occupation turque, pour des raisons purement pratiques, des Albanais se sont convertis à l’islam : pour la carrière, pour les études… Mais c’est très superficiel, et la culture albanaise demeure chrétienne » (Ismaïl Kadaré).

Il est vrai que la christianisation de ce pays est aussi vieille que le christianisme, puisque l’apôtre Paul prêcha en Illyrie, la future Albanie. Durrès et Shkodra figurent parmi les premiers évêchés de l’Histoire. Saint Jérôme, l’auteur de la Vulgate (la traduction latine de la Bible) au IV siècle, est Albanais. De même que Clément XI, le pape élu en l’an 1700. La littérature, l’école, mais aussi la résistance acharnée contre les Turcs pendant cin siècles doivent beaucou, dans l’histoire de l’Albanie, au catholicisme. Naturellement le régime communiste a toujours omis de rappeler qu’au XVe siècle c’est au nom de sa foi catholique que Skanderberg, le héros national albanais, fit réculer l’Ottoman.

Le 6 mai 1988, dans le cadre de l’année mariale, le Saint-Père reçoit deux cent pèlerins albanais en exil, venus d’Europe et d’Amérique pour prier la Vierge du Bon Conseil – une réplique de celle de Shkodra – à Genazzano près de Rome. Il exprime devant eux l’espoir que l’Eglise « puisse à nouveau jouir de la liberté religieuse » et implore avec eux la Vierge de Shkodra pour qu’elle accélère la venue du jour où le peuple albanais « verra reconnaître à nouveau ses plus profondes aspirations spirituelles ».

Bernard Lecomte « Le pape qui fit chuter Lénine » ; éditions CLD, Tours 2007