Avant de recevoir quelqu’un en audience, il étudiait la carte géographique des problèmes d’une région donnée. Depuis les problèmes politiques jusqu’aux problèmes sociaux, en passant par les problèmes économiques. Il en savait beaucoup, peut-être même tout. Ses collaborateurs y veillaient, de même que le ministre des affaires étrangères du Vatican. Il donnait au Pape des indications. Quels étaient les problèmes, comment on pourrait les résoudre et quelles étaient les chances d’y parvenir. Recevoir quelqu’un en audience n’était pas la seule façon de l’aider, bien entendu. Suivaient des lettres, des coups de téléphone, des interventions des représentants du Pape. À chaque conflit armé. Partout où un tort était fait aux pauvres et aux faibles. Dans les années quatre-vingt, le Pape est intervenu auprès des gouvernements de Grande-Bretagne et d’Argentine pour faire cesser la guerre des Malouines dans l’Atlantique. Ensuite, il a négocié avec l’Argentine et le Chili, et le conflit, brûlant depuis trois ans, concernant trois petites îles du Canal Beagle, a pris fin. Par la suite, il y a eu les Balkans, le Golfe Persique, la Terre Sainte, l’Afghanistan. Jean-Paul II n’oubliait pas non plus l’Afrique Noire. Parfois, il appelait à la paix dans des endroits en guerre dont certains ignoraient même l’existence. Le Pape, lui, ne l’ignorait pas. Et il priait pour les habitants de ces lieux.
Avec l’accord de l’archevêque Mieczysław Mokrzycki – « Le mardi était son jour préféré »
Edition M, Cracovie 2008