Malheureusement, le traitement pharmaceutique n’était plus suffisant. Le dr Buzzonetti et d’autres médecins ont pris la décision de pratiquer immédiatement une trachéotomie, pour assurer au Pape un apport d’air suffisant et lui éviter ainsi un nouveau risque d’étouffement. Ils lui en ont parlé, et il s’est tourné vers moi et m’a chuchoté à l’oreille si je pouvais demander aux médecins de reporter l’intervention aux vacances d’été. Mais au bout d’un moment, voyant la réaction des personnes présentes, il a immédiatement accepté l’opération. Et encore une fois, il nous a donné à tous un peu de son sens de l’humour. Le dr Buzzonetti a essayé de le réconforter en disant: «Votre Sainteté, c’est une intervention tellement simple». Et il a répodu: «Simple pour qui?» Bien sûr, il a été mentionné qu’il ne pourrait pas parler pendant un certain temps. Cependant, peu de temps après s’être réveillé de l’anesthésie, il a compris ce que signifiait cette restriction. Il bougea sa main. J’ai réalisé qu’il voulait écrire quelque chose. Je lui ai tendu un morceau de papier et un stylo, et d’une main tremblante il a écrit quelques mots: «Que m’avez-vous fait! Mais… Totus Tuus ». Il voulait exprimer avec ces mots sa douleur pour la voix perdue, et en même temps sa volonté de se confier entièrement à Marie. Ainsi, pour la première fois depuis le début de son pontificat, Jean-Paul II, (…) n’a pas pu présider le Triduum Pascal. Néanmoins, le Vendredi Saint, il voulait suivre le Chemin de Croix au Colisée via un téléviseur dans sa chapelle privée. A la Quatorzième Station, il prit la croix dans ses mains, comme s’il voulait rapprocher son visage du visage du Christ, liant ses souffrances à la souffrance du Fils de Dieu martyrisé sur la croix.
Avec le consentement du cardinal Stanisław Dziwisz – “Témoignage”.
Édition TBA, Varsovie 2007
