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Une ville sans Dieu devait être créée – 1ère  partie 

La construction de l’église de Nowa Huta a duré vingt ans. Exactement aussi longtemps que le ministère épiscopal de Karol Wojtyła  à Cracovie: de la consécration à l’élection au Vatican. Ces deux histoires, constamment imbriquées, s’éclairent mutuellement. L’histoire de Nowa Huta reflète la manière dont Karol Wojtyła a été évêque – pasteur de l’Église locale, guide et défenseur de son peuple, et en même temps la manière de traiter avec les autorités qui utilisait la pression et l’idéologie athée. L’expérience de Nowa Huta a marqué à jamais le style de travail pastoral de l’archevêque Wojtyła. De même, il a laissé une empreinte sur la personnalité du futur pape qui luttait sans relâche pour les droits de l’homme, la liberté de conscience et la religion. On peut oser dire que le combat qu’il mènera en tant que pape pour la défense de l’homme et la dignité de la personne humaine a commencé à Nowa Huta. C’est cette première tentative du jeune évêque qui était à l’origine. À la fin des années 50, Cracovie comptait 600 000 habitants et a continué de croître en créant de nouvelles cités à la périphérie. Des quartiers ont commencé à pousser comme des champignons après la pluie et presque tous ont été privés d’églises pour lesquelles les autorités communistes n’ont pas donné l’autorisation. Un gigantesque complexe métallurgique a été créé à Nowa Huta: une alternative socialiste-athée à la ville catholique de Cracovie. Une ville sans Dieu devait être construite, dans laquelle dès le début le plan de développement ne prévoyait pas la construction d’une église. Cependant, la population venant des villages environnants, en particulier des environs de Tarnów, était profondément croyante et voulait la présence de Dieu. Elle voulait vivre près d’une église, mener une vie religieuse traditionnelle. La demande de la curie pour la permission de construire l’église n’était pas basée sur un désir de combattre, mais c’était une expression du désir des croyants d’avoir un lieu avec la présence de Dieu et où une Messe serait célébrée. Aujourd’hui, on peut dire que ce fut la première confrontation de croyants avec des communistes dans une ville socialiste.

Avec le consentement du cardinal Stanisław Dziwisz – “Témoignage” – édition TBA. Varsovie 2007