La rencontre de Gniezno en juin 1979 est restée profondément gravée dans ma mémoire. Pour la première fois un pape issu de Cracovie a pu célébrer l’Eucharistie sur la colline de Lech, en présence de l’inoubliable Primat du Millénaire, de tout l’Episcopat, de nombreux pèlerins polonais mais aussi venus des pays voisins. Aujourd’hui il convient de se rappeler cette homélie de Gniezno qui est devenue en quelque sorte le programme du pontificat. Je disais alors : « Le Christ ne veut-il pas, l’Esprit Saint ne dispose-t-il pas que ce pape polonais, ce pape slave, manifeste justement maintenant l’unité spirituelle de l’Europe chrétienne qui, débitrice des deux grandes traditions de l’ouest et de l’est ? (…) Oui, le Christ le veut (…) ». Une énorme vague s’est répandue alors depuis cet endroit, la puissance de l’Esprit Saint. C’est ici que l’idée d’une nouvelle évangélisation a commencé à se concrétiser. Depuis, une grande transformation a eu lieu, de nouvelles possibilités et de nouvelles personnes ont émergé. Le mur qui séparait l’Europe s’est écroulé. Cinquante ans après la fin de la deuxième guerre mondiale, les conséquences de cette guerre ne déterminent plus l’image de notre continent. L’époque de cinquante ans de séparation, dont les millions d’habitants de l’Europe Centrale et de l’Est ont payé un terrible prix, est terminée.
Jean-Paul II „Autobiographie”
Edition – Wydawnictwo Literackie 2005