Après la stupéfaction des premières heures, chez les dirigeants communistes succédera très tôt une inquiétude toujours plus forte. A peine trois semaines après l’élection pontificale, le scrétariat du PCUS (parti communiste soviétique) a commandé un raport secret sur les risques de déstabilisation que comportait sûrement pour l’URSS l’élection d’un personnage comme Karol Wojtyła.
A l’initiative du KGB les premières opérations ont commencé, visant à troubler sinon à « contrôler » Jean-Paul II. Plusieurs diplomates qui travaillaient à l’ambassade de Pologne en Italie, étaient des émissaires de la SB, la police secrète polonaise.
Par son expérience à Cracovie et par des informations reçues de sources sûres, le Saint-Père connaissait les actions entreprises par les autorités communistes et les manoeuvres de leurs services secrets. Mais il n’avait pas peur. La fidélité à la vérité, la conscience de combattre pour une cause juste, la transparence de sa vie et de ses activités, tout cela le rendait tranquil et serein. Il savait bien que ce ne serait pas une entreprise facile de retourner en Pologne. Il décida alors de se rendre au Mexique pour accomplir un premier geste de solidarité envers les peuples du tiers-monde. Il y alla aussi avec l’espérance qu’après qu’un gouvernement anticlérical lui aurait ouvert les portes, le gouvernement communiste de son pays ne pourrait pas lui dire non.
Avec le consentement du cardinal Dziwisz ; « J’ai vécu avec un saint » ; éditions Saint Stanislas BM, Cracovie 2013