Témoignage de notre temps et une expression de solidarité – Troisième partie

Néanmoins, je souscris aux mots gravés sur la plaque en question, qui disent que “La Maison polonaise (…) enregistre l’histoire de ceux qui ont apporté une contribution particulière à sa création”. Il est bon que cette contribution soit également transmise à l’histoire de manière à ce qu’elle reste à jamais dans la Maison comme un témoignage de notre temps et une expression de solidarité et d’attachement à la foi des compatriotes vivant en Pologne, et de ceux qui, bien que dispersés dans le monde entier partagent les mêmes racines. Ils y reviennent et veulent s’en enrichir et enrichir toute la famille dont ils sont issus et avec laquelle ils se sentent liés par les liens du sang, ainsi que ces communautés et sociétés parmi lesquels ils doivent vivre, travailler et contribuer au bien commun de leur nouvelle patrie.
Le déracinement est une maladie sociale dangereuse. Plus une personne est consciente de sa propre généalogie, du terreau spirituel sur lequel elle pousse, plus elle est mûre pour assumer les missions qui lui sont confiées. Cela s’applique également aux compatriotes qui doivent faire face à de nouvelles difficultés qui se profilent devant eux dans le pays, et à ceux qui, pour diverses raisons, se sont sentis obligés de chercher un nouveau foyer pour eux-mêmes et leurs enfants, dans un pays étranger.
Un trait caractéristique de l’émigration polonaise était qu’ils acquéraient souvent des droits à une nouvelle patrie par le sacrifice, et souvent avec leur propre sang versé pour “votre” liberté, en espérant toujours “notre” liberté. La grande majorité des compatriotes ont construit leur conscience de soi non pas tant sur la notion d’« émigration », mais sur la réalité de la « patrie ». Cela s’est produit à différents niveaux de conscience. Parfois la réalité de la « Patrie » se réduisait au lieu d’origine et aux liens familiaux. À l’époque, ils songeaient à y construire une maison dans laquelle ils pourraient revenir un jour et y vivre dignement.
(Discours aux amis de la Fondation Jean-Paul II, Vatican, le 27 juin 1985)
Ne vous arrêtez pas dans cette bonne oeuvre. Discours du pape à la Fondation Jean-Paul II
Fondation Jean-Paul II et Centre de Documentation et d’Étude du Pontificat de Jean-Paul II, Rome 2012