Karol Wojtyła s’est toujours tenue aux côtés du cardinal Wyszyński pendant toutes les célébrations du millénaire. Il est resté avec lui, bien qu’en arrière-plan: attentif, attentionné, donnant la priorité au Primat. C’était un signe éloquent du profond respect que le métropolite de Cracovie avait pour le Primat et la preuve qu’il n’y avait aucun différend entre eux, aucune division. Les autorités ont voulu semer la discorde entre ces deux représentants de la hiérarchie ecclésiastique polonaise, pour les opposer l’un contre l’autre. D’autant plus que l’archevêque Wojtyła est non seulement resté absolument fidèle au Primat, mais il s’est efforcé de faire clairement preuve d’unité pour suivre le même chemin. Il lui rendait visite pendant les vacances, le soutenait ouvertement dans les moments difficiles, ils se rencontraient souvent … Seules les autorités de l’État ne s’en rendaient pas compte. Ou peut-être, convaincus que c’était tout le contraire, ils ne voulaient pas l’admettre. Ils ne voulaient pas perdre leur “espoir” de longue date qu’un jour le successeur du cardinal Wyszyński, reconnu comme l’ennemi le plus redoutable en raison de la lutte acharnée contre le communisme, serait l’archevêque Wojtyła qu’ils considéraient comme un docile et ouvert au dialogue, un ardent défenseur du progrès. La preuve d’une telle spéculation a été l’élection de Karol Wojtyła comme archevêque de Cracovie. Le représentant influent du parti communiste, Zenon Kliszko, a publiquement revendiqué le mérite de proposer sa candidature après que deux autres listes de personnes proposées par le cardinal Wyszyński qui n’avaient pas le nom de Wojtyła aient été rejetées. On peut supposer que cette action du Primat était délibérée afin de ne pas anéantir les chances de la personne qu’il jugeait la plus appropriée pour ce poste. Cette idée d’opposer les deux plus éminents représentants de l’Église polonaise est revenue après la célébration du millénaire en 1967, lors de la nomination de Karol Wojtyła à la dignité du cardinal.
Avec le consentement du du cardinal Stanisław Dziwisz – “Témoignage”. Edition TBA. Varsovie 2007