Mgr Mokrzycki m’a dit une fois que c’était la seule chose qui l’avait vraiment surpris dans les appartements pontificaux. Car qui aurait pu s’attendre à ce que le pape soit également visité par saint Nicolas ? D’ailleurs, qui aurait pu s’attendre à ce que ce Saint Nicolas soit l’une des sœurs qui s’occupaient des appartements et que deux autres se déguisent en anges ? Cette charmante coutume montre quelle était l’atmosphère dans la maison papale. Surtout avant Noël. Mais pas seulement, car c’était chaque jour chaleureux et familial. Plus Noël approchait, plus il y avait de fantaisie. C’est sûr, les sœurs n’en manquaient pas – rit sincèrement l’archevêque. Vous pouvez voir que même les souvenirs de ces moments lui procurent une grande joie. Nous sommes après le dîner, et voici la cloche sonne- dit-il. – Après le souper, plus personne ne nous rendait visite. Je regarde, et voici que Saint Nicolas entre dans le réfectoire. Deux anges marchent avec lui. Saint Nicolas porte un sac de cadeaux. D’abord, il demande s’il peut entrer. Puis il se présente brièvement et prononce un bref discours. Il y avait toujours une réflexion sur le Saint-Père, sur sa vie et son ministère. Il y avait aussi quelques mots sur les secrétaires. Sœur Eufroszyna le faisait toujours très bien. Car, comme le révèle Mgr Mokrzycki, c’était elle qui était Saint Nicolas tous les ans – et les sœurs Fernanda et Matylda étaient les Anges. Il était évident que le Saint-Père aimait bien quand Saint Nicolas venait à lui – dit l’archevêque avec un sourire. – Il riait toujours et plaisantait, par exemple sur les vêtements de Saint Nicolas. Il disait que la barbe était trop longue ou que Saint Nicolas était trop gros. Saint Nicolas et les anges étaient comme il faut, ce que l’on peut voir sur les photos privées de l’archevêque. Tout le monde sourit. Jean-Paul II aussi. Il était sûrement reconnaissant aux sœurs de vouloir organiser la Saint-Nicolas dans les appartements pontificaux. Elles devaient s’occuper des costumes. Mais pas seulement des costumes. Parce que Saint Nicolas apportait toujours des cadeaux. Symboliques, mais quand même. Parfois c’était des bonbons pour le Saint-Père – dit l’ancien secrétaire – parfois des chaussettes, des serviettes, parfois c’était un pull pour le Saint-Père et des pulls pour nous, deux secrétaires. L’archevêque avoue que c’était très beau et émouvant, car cela rappelait des souvenirs d’enfance. Même maintenant, quand il en parle, il est ému. Il dit qu’il n’oubliera jamais le visage de Jean-Paul II qui écoutait Saint Nicolas avec amusement. Il avait alors les yeux très souriants. Un visage vieux et fatigué, mais les yeux rieurs.
Avec l’accord de Mgr Mieczysław Mokrzycki – “Une place pour tout le monde”
Editions Znak, Cracovie 2013