Jean-Paul II appuyait, mais la Porte Sainte donnait l’impression de résister. Dans l’atrium de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, ceux qui n’étaient pas au courant étaient gênés. Après quelques moments tous ont compris que le Pape n’était pas en difficulté mais qu’il attendait. Il attendait d’être rejoint par le métropolite orthodoxe Athanasios et le primat anglican Carey. Ce n’est qu’à ce moment, sous la pression de six mains que la porte s’est ouverte. Et tous les trois se sont agenouillés. Pour la première fois dans l’histoire, l’évêque de Rome – le successeur de Saint Pierre et les plus hauts représentants de l’Orient orthodoxe et du protestantisme occidental ont ouvert ensemble la Porte Sainte, franchi le seuil et sont entrés dans la Basilique. Cette Basilique a une dimension particulièrement œcuménique car elle est dédiée à l’Apôtre des Nations. Le Saint-Père lui-même le voulait. Il voulait ce signe aux accents profonds en présence de tous les représentants du monde chrétien. Après la cérémonie, ils sont allés dîner. Après avoir été ensemble devant l’autel, ils se sont assis ensemble à la table, dans une ambiance très cordiale. Au nom de tous, le Saint-Père a exprimé sa gratitude à Dieu pour le « grand don » de ce jour. Cette scène du 18 janvier 2000 contenait tout le symbolisme de la voie de l’œcuménisme, avec son destin changeant, de nombreuses difficultés apparues récemment, compliquant davantage les vieilles controverses. Mais aussi avec la détermination, le désir de Rome et des Églises orthodoxes et protestantes, d’effacer l’héritage douloureux du passé, le «scandale» de la division entre chrétiens qui s’est étendue jusqu’au troisième millénaire. C’est pour cette raison que, juste après son élection, Jean-Paul II a demandé de lui organiser une visite au patriarcat œcuménique de Constantinople. Il a voulu témoigner de l’intention intense de l’Église catholique, et en particulier du nouveau Pape, que le dialogue avec toutes les Églises orthodoxes soit poursuivi et approfondi, sans être découragé par les inévitables obstacles. Au cours de l’une des conversations, le Saint-Père a déclaré: « L’œcuménisme est le désir du Christ, « ut unum sint », de ne faire qu’un. C’est le désir du Concile Vatican II et c’est aussi mon programme, quelles que soient les difficultés, les malentendus et parfois même les attaques. «
Avec le consentement du cardinal Stanisław Dziwisz – « Témoignage ».
Edition TBA. Varsovie 2007