Aurelius Augustin est né le 13 novembre 354 à Tagaste. Son père, Patricius – un fonctionnaire romain – était un païen, et sa mère, Monique – une chrétienne profondément croyante. Elle a élevé Augustin selon les principes de la foi chrétienne et l’a conduit au cercle des catéchumènes – des gens se préparant à recevoir le sacrement du baptême. Mais lors de ses études à Carthage, la capitale nord-africaine, Augustin s’est écarté de la foi de sa jeunesse. Sa vie morale laissait également à désirer. En 374, Augustin commence à enseigner à Tagaste, mais s’installe rapidement à Carthage, puis en 383 à Rome. A 30 ans, il devient professeur de rhétorique à Milan.
Au cours de l’été 386, sous l’influence des sermons émouvants de l’évêque de Milan Ambroise, la vie d’Augustin connut un profond changement après une longue période de lutte interne. Il a démissionné de ses activités précédentes pour se consacrer entièrement au service de Dieu et à la recherche de la sagesse dans la communauté. Il se rendit à Cassiciacum, dans la propriété de son ami milanais Verecundus, où, en compagnie de ses amis les plus proches et de sa mère, il passa plusieurs mois consacrés à un travail intellectuel et spirituel fructueux. En 387, il retourna à Milan et la nuit de la Résurrection du Seigneur, avec son fils Adeodat et son ami Alipius, il fut baptisé par Mgr Ambroise.
L’expérience de vivre ensemble à Cassiciacum, avec des gens qui recherchaient Dieu autant que lui, a convaincu Augustin qu’il était appelé à servir le Christ par la prière et à travailler dans le silence du monastère. En poursuivant cette idée, il a décidé de retourner en Afrique, mais sa mère Monique est décédée à Ostie et cela a prolongé un peu son séjour en Italie.
En 388, Augustin retourna en Afrique et commença la réalisation de ses idéaux de vie monastique dans son domaine parental à Tagaste. Dans la première communauté de laïcs qu’il a fondée, il a passé trois ans, selon lui les plus heureux de sa vie. La renommée de sa piété et de son érudition s’est rapidement répandue dans la région. En 391, Augustin quitta son premier couvent contre sa volonté, car les fidèles d’Hippone Regius voulaient à l’unanimité qu’il soit prêtre de leur Église. En 396, il devint évêque d’Hippone. La nouvelle situation de vie pour lui et les responsabilités ne l’ont pas dissuadé du désir de réaliser les idéaux de la vie communautaire. En tant que prêtre, dans la partie du jardin de l’église qui lui est assignée, il fonda un monastère sur le modèle de la communauté des premiers chrétiens de Jérusalem. Après avoir reçu la consécration épiscopale, il vécut dans une communauté monastique avec son clergé en tant que «pauvre du Christ». Il était de plus en plus convaincu de la nécessité d’unir étroitement le ministère sacerdotal avec la vie religieuse, estimant que la communauté est la mieux à même de fournir aux prêtres un développement intellectuel et spirituel.
Il a compris son activité pastorale et épiscopale comme un service au Christ et à son Église. Il était un prédicateur zélé de la parole de Dieu, un père des pauvres et des défavorisés et un défenseur de la foi chrétienne contre les hérésies. Il a rapidement étendu ses activités bien au-delà des frontières de son propre diocèse. Il est devenu le chef spirituel non seulement de l’Église nord-africaine, mais aussi de toute l’Église occidentale. Il est devenu l’un des pères du monachisme occidental grâce à ses travaux sur la vie ascétique et monastique et un grand nombre de monastères établis. Vers 400, il a écrit la première Règle religieuse de l’Occident, qui façonne aujourd’hui la vie de nombreuses communautés religieuses.
Augustin mourut en 430, après près de 40 ans de service dévoué à l’Église, lorsque les Vandales assiègent le siège de son évêque. Son corps est à Pavie depuis le 8ème siècle. Augustin est considéré comme l’un des plus grands théologiens de l’Église universelle. Dans l’art, il est représenté tenant un cœur percé d’une flèche: il est un symbole d’amour qui occupe une place centrale dans sa vie et son enseignement. Augustin était un grand penseur qui a eu une profonde influence sur le développement de la théologie et de la philosophie occidentales. Mais sa contribution à la vie religieuse de l’Église ne doit pas être négligée, car c’est de cette source qu’il puise sa force pour ses grandes activités. C’est un héritage spécial et précieux pour nous, ses fils et filles spirituels .
