Dans le ministère pontifical, sa posture prendra sa forme définitive quant à ses conséquences. La décision de quitter le trône de Saint-Pierre a valu à Benoît à la fois reconnaissance et critique. Elle nous dit qu’il a mûri intérieurement pendant les années de la papauté, et qu’il rejette maintenant tout ce qui s’est accumulé en lui comme gloire humaine. Cette recherche d’une plus grande authenticité, le rejet de nombreuses apparences, nous conduit, avec lui, à une connaissance et une compréhension plus profonde de “la personne de Joseph”, mais aussi de la papauté elle-même. Sa décision de “rejoindre” un monastère témoigne de sa pauvreté. Avec son départ pour le lac d’Albano, Benoît appellera au silence les riches et les heureux de ce monde, car seul ce geste leur permettra de descendre dans les profondeurs de la vie, alors peut-être découvriront-ils enfin qui ils sont ? N’est-ce pas une victoire sur la fonction de pape de l’extérieur, du monde médiatique et des choses apparemment importantes ? Il y a ici un “jardin d’amour”, créé par les pèlerins venant de partout pendant des siècles, créé avec leur attachement aux papes ! Mais, peut-être, y a-t-il là aussi quelque chose qui dérange, bouleverse, et qui est associé à l’histoire des papes comme “prisonniers” du Vatican ! Les jardins de Castel Gandolfo donneront la force du silence des roses et introduiront Benoît dans un cercle de réflexions et de nouvelles perspectives de voir les choses.
Peut-on prédire qu’il deviendra un homme solitaire, dans le « Jardin des Oliviers » avec le Christ souffrant en arrière-plan ? Dans quelle mesure mes questions reposent-elles sur des conjectures, sur de l’imagination, et combien sur le mystère inconnu qui me tourmente à cause de l’impossibilité de l’explorer et d’entrer dans le cœur du pape Benoît ? A-t-il choisi la meilleure partie… comme Marie ? (…)
Le pape a une personnalité cohérente qu’il aime tout ce qu’il fait – il est crédible. Il a donné au monde une synthèse d’un témoignage particulier sur Dieu dans le monde d’aujourd’hui. (…)
Père Alexandre Pietrzyk Sac
Voix catholique (Głos Katolicki) no. 11/ 2013
