– Les médecins recommandaient d’opérer, car dans le cas de la maladie de Parkinson, ces attaques seraient de plus en plus fréquentes. Comme le Saint-Père cessait de contrôler les muscles de l’œsophage, du liquide s’accumulait dans les poumons, rendant la respiration de plus en plus difficile. Et cela ne pouvait qu’empirer.
– Ils préconisaient une trachéotomie ?
– Le Saint-Père hésitait. Il parlait de remettre l’opération à quelques mois, en été. Mais les médecins nous disaient, à lui comme à nous, que ce n’était pas une bonne idée, qu’il était impossible d’attendre si longtemps. C’est pourquoi nous aussi, nous incitions le Saint-Père à admettre que c’était la seule solution envisageable. Nous l’assurions que tout irait bien.
– Et le Saint-Père y consentit…
– Il faisait confiance à ses médecins, à nous aussi. Il accepta. Il ne voulait savoir qu’une chose : s’il pourrait parler après l’opération, s’il allait retrouver la voix.
Les médecins disaient que tout irait bien. Le Pape priait. Comme toujours et pour tout, il confiait certainement cette opération à la Mère de Dieu. Elle l’avait protégé tant de fois. Si telle était la volonté de Dieu, elle le protégerait cette fois encore. Le secrétaire priait pour qu’il en soit ainsi. L’opération commença à 20h20. Elle dura une demi-heure. Le secrétaire priait pour qu’il n’y ait pas de complication, que tout réussisse. Et tout réussit. Au bout d’une demi-heure, l’opération était terminée. Les médecins avaient fendu la trachée et y avaient introduit un tuyau grâce auquel l’air parvenait aux poumons. Le Pape pourrait respirer plus aisément.
Avec l’accord de l’archevêque Mieczysław Mokrzycki – « Le mardi était son jour préféré »
Edition M, Cracovie 2008