Quand l’invitation tardait à venir, il la réclamait lui-même

La tradition de chanter avec des amis de la « famille » de Cracovie aurait commencé le 6 janvier 1952. Selon Jacek Fedorowicz, dans une petite pièce à même le sol, à la lueur des bougies. Il y avait une dizaine de personnes. L’oncle Karol, ainsi que la “famille” des étudiants de Cracovie, chantaient chez eux, une fois même dans la blanchisserie des Sœurs de Nazareth. Et puis il y avait les opłatki (partage du pain azyme) de l’archevêché de la rue Franciszkańska – dit l’archevêque. La tradition que le Saint-Père a emmenée plus tard avec lui à Rome. À l’archevêché, il aurait invité les gens à une table dressée avec le bigos (choucrouteà la polonaise) ou la soupe de tripes. Et il disait que l’on chantait mieux avec l’estomac plein. Comme l’a mentionné le Dr Ewa Wisłocka de la « famille » dans l’une de ses interviews, chaque rencontre commençait toujours par la Messe. Ensuite, les sœurs servaient le bigos ou les tripes, puis les chants de Noël commençaient. Au cours de nos rencontres, nous chantions jusqu’à une soixantaine de chants, chacun avec quelques couplets. Nous organisions des concours pour adultes et enfants. Il y avait beaucoup de joie là-dedans. À la fin, l’oncle Karol lui-même chantait son chant préféré “Oj, maluśki, maluśki” et chaque fois il a créait de nouveaux couplets – a-t-elle dit. Irena Matowska-Krobicka a expliqué que ces vers créés sur place par l’oncle Karol visaient toujours ceux qui étaient assis à table, souvent pleins d’humour. On peut trouver sur Internet un enregistrement. Jean-Paul II chante d’une voix forte, il tire un peu en montagnard. (…)

Sur le site Web du Centre de la Pensée de Jean-Paul II, on peut entendre que Karol Wojtyła – en tant que simple prêtre, puis évêque, puis cardinal – ne refusait jamais une invitation à chanter à la maison avec de jeunes amis de la « famille ». Et quand l’invitation tardait à venir, il la réclamait lui-même. Il aimait tellement ces rencontres. Et ils s’accordent à dire qu’ils avaient peur d’une chose. Lorsque l’oncle Karol partira définitivement pour le Vatican, les rencontres prendront fin. Ils se sont trompés – dit le prélat en souriant. Parce que le Saint-Père a déplacé ces rencontres au Vatican, dans la mesure du possible.

Avec le consentement de Mgr Mieczysław Mokrzycki – “Une place pour chacun”

Maison d’édition Znak, Cracovie 2013