Portrait du jeune évêque polonais

Le père Wojtyła avait commencé à réduire le nombre de ses cours, jusqu’à cesser complètement et à ne plus venir. Il avait trop d’engagements. Il enseignait l’éthique à l’université catholique de Lublin et fut choisi, à l’improviste, lui, jeune prêtre intellectuel, comme évêque auxiliaire de Cracovie. Peu de temps après, après la disparition de l’archevêque, Mgr Eugianiusz Baziak, il fut nommé vicaire capitulaire et administrateur provisoire de l’archidiocèse. On arrive ainsi en 1963, à l’ordination de Dziwisz. Mais leurs routes se séparèrent de nouveau. Le père Stanisław, après deux années comme vicaire à la paroisse de Maków Podhalański, reprit des études de liturgie. À ce moment-là, Mgr Wojtyła partageait son temps entre sa mission épiscopale et la participation aux travaux du concile Vatican II. Le Concile représentait pour lui une grande école de maturation doctrinale et de renouveau pastoral, mais également l’occasion de connaître les nouveaux courants théologiques et de se lier d’amitié avec de célèbres spécialistes et experts. Appelé à collaborer à la rédaction de la constitution Gaudium et spes, il travailla aux côtés, entre autres, d’Henri de Lubac et d’Yves Congar. Le dominicain français, dans son journal, fit un portrait du jeune évêque polonais qui vaut vraiment la peine d’être cité. « Sa personnalité s’impose. Il y a en lui une sorte de passion, un pouvoir magnétique, une force prophétique, pleine de paix à laquelle il est impossible de résister… » Grâce à son expérience conciliaire, Karol Wojtyła put enrichir son ministère épiscopal.

Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz « J’ai vécu avec un saint »

Edition – Wydawnictwo Św. Stanisława – Cracovie 2013