Il faisait partie de ces personnes au Vatican que j’associait toujours au Saint-Père. Lors d’audiences, de solennités sur la place Saint-Pierre, mais aussi hors les murs du Vatican, je les voyais toujours ensemble. C’était un élément indispensable du véhicule le plus extraordinaire du monde, que le monde entier regardait chaque fois que le pape apparaissait. Même si probablement presque personne ne le regardait au volant, parce que les yeux de tous étaient fixés sur Jean-Paul II, il était important pour moi. Il était donnait le sentiment de sécurité, toujours le même, immuable Pietro – le chauffeur papal.
– Je le conduisait en voiture des milliers de fois, des centaines de fois sur la place Saint-Pierre lors des audiences générales du mercredi ou des célébrations liturgiques. C’était mon quotidien. Néanmoins, chaque fois que nous quittions la célèbre porte – L’Arco delle Campane – et roulions entre les secteurs, entendant les applaudissements toujours plus forts et plus intenses de dizaines de milliers de croyants, j’avais des frissons dans le dos et la chair de poule … Je ne m’y suis jamais habitué, à chaque fois ces ovations étaient une expérience incroyablement puissante. Avec toute sa fragilité, surtout dans les dernières années de sa vie, Jean-Paul II me remplissait, ainsi que les multitudes de fidèles, d’une force et d’une énergie si grandes qu’il est même difficile de le décrire.
Magdalena Wolińska-Riedi “Ça s’est passé au Vatican”
Éditions Znak. Cracovie 2020
