On ne parlait pas beaucoup du rêve de Jean-Paul II d’inaugurer son pontificat à Bethléem. Symboliquement. Là où l’histoire de l’Église a commencé. Il ne nous en a jamais parlé, mais nous le savions – se souvient l’archevêque. – Et nous n’avons pas été vraiment surpris. Il avait une telle dévotion pour cet endroit. Et il a dit plusieurs fois que nous devrions penser et prier là où le Sauveur est né et là où il n’y a pas de paix aujourd’hui. Je suis convaincu que tout comme il était chaque jour dans les pensées et les prières en Pologne, il était aussi là – en Terre Sainte.
Il s’y rend pour la première fois en pèlerinage en 1963, à la fin de la deuxième session du Concile Vatican II. Comme l’écrit Paweł Zuchniewicz, dans la nuit du 8 au 9 décembre, il se tenait avec une douzaine d’évêques polonais dans la basilique de la Nativité de Jésus. Apparemment, ils ont célébré les messes les unes après les autres jusqu’à six heures et demie du matin. Paweł Zuchniewicz se souvient d’une lettre aux prêtres de Cracovie, dans laquelle Karol Wojtyła écrivait plus tard : « Il faut ajouter que dans la Grotte de Noël, les évêques polonais n’ont pas hésité à chanter quelques chants de Noël, à la demande expresse du père Borkowski – franciscain polonais qui travaille en Terre Sainte depuis des décennies”. L’archevêque sourit. Personne n’avait à obliger notre Saint-Père à chanter des chants de Noël. Cela a dû être une expérience incroyable pour lui. Chants de Noël polonais bien-aimés dans un lieu où “dans le silence de la nuit la voix se répand”, “Dieu est né, le pouvoir fond”, vers lequel “les bergers sont venus en courant”, dans lequel se produisait tout ce qu’il pensait, priait et chantait. Nous ne saurons pas à quoi il pensait alors, même s’il reste une trace très significative après cette visite, la pièce “Pèlerinage vers les lieux saints” publiée en 1965.
Avec l’accord de Mgr Mieczysław Mokrzycki – “Une place pour tout le monde”
Maison d’édition Znak, Cracovie 2013
