Le temps de la douleur se terminait, et au fil des mois et des jours, un temps de nostalgie commença – lentement, insidieusement. Mais comment ce sentiment pourrait-il être ressenti par un homme qui, pendant près de quarante ans, voyait Karol Wojtyła tous les jours, parlait avec lui, priait, mangeait, souffrait? Et un jour de mai 1981, le tenant dans ses bras après l’attentat, il trembla à l’idée qu’il pourrait mourir. Il a littéralement parcouru le monde avec lui, il a connu tant de pays, il était avec lui parmi des millions de personnes, et à la fin de chaque journée, il lui souhaitait toujours une bonne nuit, où qu’ils soient.
Il reste une trace indélébile de ces années vécues ensemble dans mon cœur, dans ma mémoire, en moi tout entier. Ça ne pouvait pas être autrement. C’était une expérience la plus longue et la plus importante de ma vie. Il n’est donc pas étonnant qu’il reste beaucoup de nostalgie après tout cela. Nostalgie après lui et toute la période à ses côtés. Mais c’est une nostalgie constructive, si l’on peut l’exprimer ainsi. C’est mon inspiration au service de l’Église. Une inspiration pleine de gratitude et d’espoir, car le monde découvre de plus en plus la sainteté de Jean-Paul II. Il suffit de regarder les longues et interminables processions vers sa tombe, d’abord dans les grottes du Vatican et maintenant dans la basilique Saint-Pierre, à côté de l’autel de saint Sébastien. Les gens viennent lui parler, lui soumettre et confier des problèmes non résolus. Le Saint-Père n’est pas mort pour tous ces gens. Il est présent dans leur vie spirituelle ainsi que dans les événements quotidiens. Ils viennent aussi me voir ou m’écrivent pour intercéder pour eux auprès de lui. Je suis sûr que le Saint Pape intercède pour eux au trône du Très-Haut. Ils font aussi des pèlerinages sur les chemins de sa vie pour le rencontrer à nouveau, mieux le connaître et demander son intercession.
Avec le consentement du cardinal Stanisław Dziwisz – “Au côté du Saint”
Maison d’édition de saint Stanisław BM. Cracovie 2013