Nous avons jeûné avec lui

Malgré son âge qui le dispensait de jeûner, il a jeûné. Dès le premier jour du Carême. Le Saint-Père n’a pas mangé de viande ni de charcuterie – dit l’archevêque Mokrzycki. – Ni pour le petit déjeuner ni pour le dîner. Nous avons jeûné avec lui. Mais je me souviens que son jeûne symbolique m’a d’abord surpris. J’ai immédiatement pensé que de tels gestes mesurent la force de l’amour pour le Christ. Le Saint-Père se préparait pour Pâques tout au long du Carême. Il disait plusieurs fois que c’était un temps saint. Et que l’Église se met en route pendant le Carême. Ce chemin mène vers Pâques. Et nous – avec le Christ – marchons à travers le désert. Dans ses messages pour le Carême, le Saint-Père expliquait que la traversée du désert pour un chrétien, c’est “une expérience directe de sa petitesse par rapport à Dieu”. Et en même temps “une sensibilité plus profonde à la présence des pauvres”. D’ailleurs le Pape nous appelait fermement à suivre ce chemin du Carême, afin que notre conversion du Carême se fasse à travers “un geste concret d’amour montré à un homme dans le besoin”. Il nous rappelait que nous devions voir le Christ dans tous ceux qui sont faibles, pauvres et dans le besoin – dit l’archevêque Mokrzycki. – Il nous rappelait les paroles que le Christ nous adresse: “J’étais pauvre, j’ai été abandonné et tu m’as reçu.” Le Saint-Père disait ce qu’il faisait lui-même. Il n’a jamais été indifférent à quelqu’un qui avait besoin d’aide.

Avec le consentement de Mgr Mieczysław Mokrzycki – “Une place pour tout le monde” – éditions Znak, Cracovie 2013.