Même s’il n’y avait rien d’exceptionnel dans ce discours, je m’en souviens encore à ce jour

La veille de Noël 2000, alors que le Saint-Père parlait à nouveau de l’étable de Bethléem, il nous a demandé d’essayer de comparer la situation de Marie et de Joseph à celle des parents d’aujourd’hui qui attendent un enfant. « Le Roi de l’Univers n’a même pas reçu le minimum nécessaire que chaque famille prépare pour l’arrivée d’un nouvel enfant »- a-t-il dit. – Marie et Joseph, pour qui il n’y avait pas de place à l’auberge, doivent se réfugier dans une pauvre étable. La crèche devient le premier berceau du Nouveau-Né. C’est dans un tel scénario d’extrême pauvreté que Dieu est devenu l’un de nous. C’est ainsi que vient au monde le Fils unique du Père, attendu par les nations, Porte Sainte du salut, et qui nous conduit à la plénitude de la vie immortelle. Pas de layette, pas de berceau qui attend à la maison, pas de peluches qui n’existaient pas alors, mais aujourd’hui il y en a toute une multitude. Même s’il n’y avait rien de grand dans ce discours, je m’en souviens encore aujourd’hui – dit l’archevêque. – Comme c’est différent de regarder la crèche quand on essaie de la comprendre de cette façon. Jésus était très attendu. Aujourd’hui, la famille prépare tout le bien de ce monde pour l’enfant tant attendu. Maman repasse des vêtements, prépare les couches, papa se met en quête des jouets. Sans oublier les mamies et papys. Jésus et Marie n’avaient rien. Quelques couches dans lesquelles Marie a enveloppé son fils avant de le mettre dans la mangeoire. Peut-être que cette pierre dans la crèche, qui a tant touché le Saint-Père. Parce que c’était une grotte, après tout, froide. Grotte de la Nativité à Bethléem. Jean-Paul II a souligné cette misère accablante dans laquelle Dieu est né. Et l’amour qui peut vaincre n’importe quelle misère. (…) Mais la part de cet amour, de cette joie, de cette réconciliation et de cette paix que nous tirerons ne dépend que de nous.

Avec le consentement du Mgr Mieczysław Mokrzycki – « Une place pour chacun »

Maison d’édition Znak, Cracovie 2013