Mardi – une journée de répit avant un intense mercredi

Les excursions étaient presque toujours organisées le mardi. C’était le seul jour de congé de la semaine dans l’agenda papal. Pour des raisons évidentes, les week-ends – samedi et surtout dimanche – ont été les moments d’intenses rencontres avec les fidèles, messes, veillées, audiences et prières. Cela explique le choix du mardi – jour de répit avant le mercredi intense, le jour de l’audience générale.

– Le plus souvent, la voiture d’un des gendarmes partait avant l’aube, vers cinq heures et demie pour dégager les pistes, vérifier l’ensemble du trajet, s’il n’y avait pas d’éboulement après des pluies ou des chutes d’arbres après une tempête. Nous restions en contact par téléphone ou par radio à l’aide d’un talkie-walkie. Si tout allait bien, nous roulions vers notre destination, mais si un obstacle apparaissait, nous changions nos plans.

C’était censé être une journée de calme et de tranquillité. Le pape marchait seul, le père Dziwisz se tenait derrière lui, et nous étions un peu devant et à quelques mètres derrière lui. Une tutelle subtile et discrète. Nous marchions pendant plusieurs heures. Dans cette excursion, l’un de nous, par exemple Massimo Illuminati ou Egildo Biocca, précédait tout le groupe pour, après avoir atteint la destination, monter rapidement une tente et y installer un petit lit de camp. De cette façon, le Saint-Père pouvait faire une sieste ou simplement se reposer après la marche. Surtout les dernières années, nous étions de mieux en mieux équipés, car le Pape avait besoin de plus de repos. Nous avions l’habitude de transporter une tente plus grande et isolée, prévue pour la haute montagne. Sur le sentier, nous rencontrions souvent d’autres randonneurs, des touristes ordinaires : des jeunes, des vieux, des familles avec enfants, un couple de fiancés, des montagnards locaux ou des bergers revenant de la crête. Le pape échangeait volontiers quelques mots avec ces gens, leur demandait d’où ils venaient, ce qu’ils faisaient, et puis nous poursuivions la marche.

Magdalena Wolińska-Riedi “Ça s’est passé au Vatican”

Éditions Znak. Cracovie 2020