L’étape suivante était Auschwitz. L’autel a été construit dans le camp de Brzezinka, sur le quai où s’arrêtaient des convois avec des wagons scellés, transportant des Juifs de toute l’Europe. “Je ne pouvais manquer de venir ici en tant que Pape”- a déclaré Jean-Paul II. “Je viens m’agenouiller sur ce Golgotha de notre temps.” Se référant au contenu des plaques commémorant les victimes de la folie nazie, il a ajouté quelque chose d’inattendu. Il a évoqué la plaque russe pour souligner la souffrance du peuple russe dans la lutte pour la «liberté des peuples ». C’étaient des paroles justes. D’ailleurs, s’il y avait une opportunité, pourquoi ne pas contribuer à apaiser les tensions ?
Enfin, Karol Wojtyła arrive à Cracovie et la grande fête commence. Le dernier jour de la visite, près de deux millions de personnes se sont rassemblées dans le parc Błonia à Cracovie. La messe à la fin de la célébration du Jubilé de Saint Stanislas était une liturgie de la Solennité de la Sainte Trinité : les deux thèmes concernaient les éléments fondamentaux de la vie chrétienne – maturité, responsabilité et en même temps le sacrement de la Confirmation.
C’est ici, entre le baptême à Varsovie et la confirmation à Cracovie, qu’il y avait un sens profond de ce pèlerinage qui devait fortifier la Pologne dans la foi chrétienne. C’est dans cette foi que la nation a façonné son histoire, sa culture et sculpté son patrimoine. C’était une référence aux racines, à la réalité que ce patrimoine a symbolisé au fil des siècles. C’était aussi une invitation à être fidèle à cet héritage, à le renforcer et à l’exprimer en défendant sans cesse la dignité de la personne humaine.
Une expérience inoubliable! J’ai eu l’impression qu’il se passait quelque chose que nous ne pouvions pas comprendre. A partir de ce moment, les gens, aux côtés du Pape, se sont sentis libres, libres intérieurement. Ils n’étaient plus envahis par la peur. Non seulement en Pologne, mais aussi dans d’autres pays de l’Est, notamment dans les pays voisins, ainsi que dans les pays du Tiers Monde, on a compris que le Pape donnait un sentiment de liberté par sa présence.
C’était la force et une nouvelle face du pontificat de Jean-Paul II : libérer les hommes de la pression de la peur !
Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz – “Témoignage”.
Maison d’édition TBA. Varsovie 2007