Pour revenir à Jean-Paul II, le fait qu’il soit resté à son poste jusqu’à la fin était déjà écrit dans son ADN, dans cette façon de se sentir complètement épanoui en Dieu qui l’avait marqué depuis le début de son aventure humaine et spirituelle.
Les derniers mois, les derniers jours furent terribles pour nous qui vivions à ses côtés, mais pas pour lui. Lui acceptait sereinement la douleur et la maladie. On comprenait, mieux, on voyait vraiment qu’il n’avait aucune peur de la mort. Il n’avait pas peur car il était convaincu que la vie est un don qui doit être vécu à fond, en acceptant ce que Dieu a disposé pour chacun de nous. Et ce, jusqu’à ce qu’arrive le moment où ce don immense doit être restitué à Celui qui vous l’a donné.
Ainsi, sa fin a-t-elle été un extraordinaire exemple d’une approche chrétienne de la mort. Jean-Paul III a rendu la dignité à la mort. C’est ainsi qu’il a vécu, s’est ainsi qu’il a enseigné, c’est ainsi également qu’il est mort. Et sa mort a été le passage vers une autre vie. À la plénitude de la vie en Dieu.
Voilà que maintenant, sans angoisse, il est possible d’entrer dans le « mystère » de ce qui se passa ces jours-là.
Dans ses dernières heures de vie, la lecture de l’Evangile selon saint Jean a été une émouvante préparation à la mort. Pour ceux qui étaient autour du pape mourant, cela a été une expérience profonde de la Parole de Dieu.
Un saint mourait et nous l’accompagnions dans l’ultime étape de son chemin sur la terre. L’immense foule qui s’était réunie place Saint-Pierre l’accompagnait aussi. Je ne peux pas en parler sans émotion. Le pape ne mourait pas seul. L’Église entière l’accompagnait. Cela a été son ultime catéchèse. L’ultime message. Un message sans parole.
A cette heure, commençait à émerger l’entière vérité sur Karol Wojtyła, sur l’homme, sur le pape. La vérité de sa sainteté.
Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz « J’ai vécu avec un saint »
Edition – Wydawnictwo Św. Stanisława – Cracovie 2013