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Le Saint-Père ne se laissa jamais décourager

Il reste que si l’on a enregistré des progrès extraordinaires tant dans le dialogue œcuménique que dans le dialogue interreligieux, cela a eu lieu avant tout, sinon exclusivement, grâce à l’engagement de Wojtyła. Le pape des « premières fois ». Le pape qui, le premier dans l’histoire, est entré dans une synagogue et dans une mosquée. Le pape qui, à Assise, le 27 octobre 1986, a réuni pour la première fois, dans une prière pour la paix, les représentants de toutes les Eglises et de toutes les religions. A cette occasion, il est vrai, des responsables catholiques ont bougonné. En silence, mais ils ont bougonné… Mais c’était en raison de la nouveauté.

Quelques-uns – comme toujours – ont de la difficulté à accepter immédiatement la nouveauté, ce qui ne s’est jamais fais avant.

Je voudrais souligner aussi la grande importance qu’ont eu les voyages du Saint-Père pour le rapprochement des personnes, des cœurs et des esprits religieux, et donc pour l’accompagnement et le développement du mouvement œcuménique. Je pense aux voyages dans tant de pays qui, au premier abord, pouvaient sembler hostiles ou peu accueillants, mais qui ensuite s’ouvrirent devant cet homme qui se présentait avec beaucoup d’humilité, demandant pardon et offrant amitié et réconciliation. Je pense, en particulier, aux visites dans les régions luthériennes et dans les pays orthodoxes, comme en Roumanie et en Grèce par exemple.

En revanche, il ne parvint pas à rencontrer le patriarche orthodoxe de Moscou. C’est dommage, vraiment dommage, car le Saint-Père le désirait du fond du cœur. Mais s’il ne put le rencontrer ce n’est pas tant à cause du prosélytisme dont on accusait injustement Rome, qu’en raison de l’influence que pourrait avoir l’Eglise catholique sur des territoires considérés comme les « terres canoniques » de l’orthodoxie.

Le Saint-Père, cependant, ne se laissa jamais décourager. Il disait que l’œcuménisme est la volonté du Christ et du Concile, et que c’était là son programme, « indépendamment – répétait-il souvent – des difficultés et parfois des offenses et des malentendus ». Ainsi, avec l’encyclique Ut unum sint, il s’adressa aux autres Eglises chrétiennes, annonçant sa disponibilité pour trouver une nouvelle forme d’exercice de la primauté de l’évêque de Rome qui put favoriser l’unité au lieu de continuer à être un facteur de division.

Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz « J’ai vécu avec un saint »

Edition – Wydawnictwo Św. Stanisława – Cracovie 2013