Je me rappelle lorsque le Saint-Père me faisat un clin d’œil, puis il souriait en voyant ma réaction. Il savait bien que ces gestes détendaient l’atmosphère. Le Père Lewandowicz se souvient que tout était si simple, dès le seuil de la porte. Nous montions à l’étage où habitait le Saint-Père. Ensuite, nous attendions un moment dans la salle près du réfectoire. Le Saint-Père priait généralement dans la chapelle. Puis il venait au réfectoire. Le Père Lewandowicz se souvient bien de l’endroit où il était assis. Il avait une place permanente, à droite du cardinal Deskur. Le cardinal Deskur était assis en face du Saint-Père. Quand je demande le menu, il parle de petits poulets farcis. Il ne se souvient pas de quoi ils étaient farcis. Mais il se souvient qu’ils étaient très petits, encore plus petits que les cailles, et délicieux. Les desserts étaient également superbes. Les sœurs cuisinaient excellemment et faisaient de très bonnes pâtisseries. J’ai été témoin d’une situation (…). Le Saint-Père traçait un cercle sur la nappe lorsqu’il voulait un gâteau. Et il regardait de manière significative avec le sourire. Les sœurs savaient de quoi il s’agissait. Mais – si je me souviens bien – elles n’ont pas toujours exaucé ses souhaits.
Le Père Lewandowicz se souvient de l’excellente mémoire de Jean-Paul II. Et de ses questions sur des prêtres spécifiques, des professeurs spécifiques de Łódź. Il se souvient aussi des blagues papales à table. Une fois, le Saint-Père plaisantait sur mon jeune âge – dit-il. « Le jeune recteur – disait-il – mais apparemment il a quelque chose à dire. Lewandowicz avait trente-six ans lorsqu’il est devenu recteur du séminaire de Łódź. Il dit que les déjeuners festifs dans les appartements pontificaux étaient quelque chose d’extraordinaire pour lui. Il les considère comme l’expression d’une grande sympathie de Jean-Paul II pour Mgr Mokrzycki. Mais aussi comme réponse à la sympathie de Jean-Paul II pour les gens. Le Saint-Père aimait tout simplement les gens. Il ne mangeait jamais seul. Il invitait des gens à prier ensemble, à ses messes du matin. Il aimait les gens et il voulait être parmi eux. Il voulait aussi partager cette joyeuse période de Noël et du Nouvel An avec eux – dit-il.
Avec l’accord de Mgr Mieczysław Mokrzycki – “Une place pour tout le monde”
Maison d’édition Znak, Cracovie 2013
