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Le Pape se réveilla après l’opération et…

– Et il ne pouvait pas parler, il était faible. D’un geste, il nous demanda une feuille de papier et un stylo. Il écrivit quelque chose. Nous avons lu ceci : « Qu’avez-vous fait de moi ? Mais Totus Tuus. »

– Le « Mais » figurait également sur cette feuille de papier ?

– Il y figurait. Je me souviens qu’après avoir lu ce texte, je n’avais d’abord pas réussi à croire que le Saint-Père pouvait nous écrire de telles choses, car je les comprenais comme un reproche. « Pourquoi ? Qu’avez-vous fait de moi ? » Avant l’opération, nous lui avions promis que tout irait bien. Les médecins aussi lui avaient dit que tout irait bien. Je me disais que le Saint-Père nous reprochait donc de l’avoir incité à accepter cette intervention. Cela m’a attristé. Je n’arrivais cependant pas à m’en persuader, car le Saint-Père n’avait jamais rien dit de semblable auparavant. Il n’avait jamais agi de cette façon. J’ai lu la suite : « Mais Totus Tuus ». Et ceci m’a tout expliqué. Tout est devenu clair.

– Comment le Saint-Père se comportait-il alors ? A-t-il encore écrit quelque chose ? A-t-il encore essayé de vous dire quelque chose.

– Il avait du mal à parler, il n’y parvenait pas. Il n’y avait donc que des gestes de salutation, des gestes pour montrer à quel endroit précis l’opération avait été faite. Il désignait le tuyau. Et il priait. Nous prions ensemble le chapelet, le bréviaire, les litanies. Nous célébrions la messe ensemble à son chevet.

– Souffrait-il beaucoup ?

– C’étaient des moments difficiles, car le Saint-Père devait réapprendre à manger avec un tuyau dans la trachée. Cela lui faisait mal. Ensuite, il lui a fallu faire la rééducation de la voix, afin qu’il puisse parler au moins un peu. Il faisait des exercices avec un orthophoniste. Je sais que ces exercices étaient douloureux pour lui.

– Il s’est tout de même approché trois fois de la fenêtre de la clinique, afin de saluer les fidèles…

– Deux fois pour l’Angélus et une fois lors de l’audience générale, le mercredi 9 mars ; Il n’a rien dit, mais a béni les fidèles. Et même, il a un peu souri.

Avec l’accord de l’archevêque Mieczysław Mokrzycki – « Le mardi était son jour préféré »

Edition M, Cracovie 2008