D’autres défis de ce genre se présentaient devant moi. Par exemple, j’ai dû construire un fauteuil roulant qui rentrerait dans le minuscule ascenseur menant de la cour de Sixte V à l’appartement papal. Heureusement, cela a également fonctionné.
Il y avait une histoire avec la voiture. L’entreprise Fiat avait offert au pape une Lancia thesis. Il fallait trouver comment lui permettre d’utiliser ce don. Un jour, je suis allé dans l’usine de Turin pour que les ingénieurs adaptent ce véhicule aux besoins du passager exceptionnel : ils ont préparé un siège spécial qui pouvait être retiré puis remis à sa place, avec le pape assis dessus. Ils l’ont fait. Malheureusement, ce mécanisme n’a pas bien fonctionné et le pape s’est servi de la voiture peut-être deux fois.
Cependant, en ce qui concerne le papmobile, lequel Jean-Paul II a utilisée presque jusqu’au bout, nous avons placé une plate-forme spéciale à côté, laquelle avançait jusqu’au véhicule-même, et au milieu j’ai installé un fauteuil spécial pour le pape. Spécial non seulement à cause de ses petites dimensions lui permettant de tourner légèrement, mais surtout parce qu’il avait une histoire extraordinaire.
Quelques années plus tôt, j’ai trouvé un vieux fauteuil pivotant blanc comme neige dans notre entrepôt de meubles au Vatican, sur une pile d’autres meubles et tabourets. Je pensais que la couleur était parfaite, juste pour le Pape, et que la coïncidence était trop exceptionnelle pour jeter ce meuble. J’avais le sentiment que cela pourrait être utile un jour. Et c’est ce qui est arrivé. Il s’est avéré plus tard que ce fauteuil appartenait autrefois au … coiffeur de Jean XXIII. Nous avons restauré le siège dans notre laboratoire de restauration de meubles et l’avons placé en plein centre de la jeep, permettant au pape de tourner librement dans toutes les directions, de saluer et de bénir les fidèles sans trop d’effort.
Magdalena Wolińska-Riedi “C’est arrivé au Vatican”
Éditions Znak. Cracovie 2020
