Personne ne doit douter de la sainteté ni de la bonne foi de Jean-Paul II. Sa sainteté était grande, vraiment grande – a dit François dans une interview pour une télé mexicaine. Le pape a expliqué entre autres le sens de « l’anecdote » qu’il avait racontée en février lors de la conférence de presse à bord de l’avion, pendant le retour des Emirats Arabes à Rome. François avait démontré le courage du cardinal Ratzinger dans la lutte avec les abus mais en chargeant aussi indirectement Jean-Paul II. Il a raconté alors que le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi avait un dossier à traiter et Jean-Paul II a convoqué une réunion pour connaître la vérité. Après la rencontre le cardinal Ratzinger aurait rangé le dossier dans les archives en disant que la partie adverse avait gagné.
Maintenant, trois mois après, François reconnait qu’il s’agissait de Marcial Maciel Degollado, créateur des Légions du Christ. Le pape a nié catégoriquement que Jean-Paul II bloquait l’éclaircissement de ce dossier. « Jean-Paul II n’était pas présent à cette rencontre – a dit François. – C’était une rencontre des supérieurs de la Curie, des différents dicastères pour traiter le dossier de Marcial Degollado ». François a rajouté que Jean-Paul II a été parfois trompé, par exemple dans le cas du cardinal Groër, l’archevêque de Vienne. François a souligné le courage du cardinal Ratzinger mais aussi celui de Jean-Paul II dans la lutte avec les abus. « Il faut aussi comprendre certaines postures de Jean-Paul II – continuait le pape – car il était issu d’un monde fermé par le rideau de fer et le communisme était encore fort à l’époque. C’était une mentalité de défense » – a rajouté le Saint-Père.
L’interview avec le Pape est très vaste. François traite aussi bien la situation en Amérique Latine que les différents problèmes de l’Eglise. Il assure qu’il n’était pas au courant de l’affaire de l’ancien cardinal Mc Carric. Il raconte aussi ses problèmes avec les médias et des gens qui lui rendent visite et qui, emportés par l’enthousiasme, racontent plus qu’ils n’avaient réellement entendu du pape. François raconte aussi sa fascination par le dernier livre de Zygmunt Bauman « Nati liquidi », écrit ensemble avec son assistant italien. D’après le Pape le livre traite l’importante problématique du déracinement de nouvelles générations.
Krzysztof Bronk – le Vatican