C’était le 27 décembre, beaucoup de neige est tombée à Mentorella. Cela ne nous a pas empêchés d’atteindre le sanctuaire. Le pape aimait ces escapades. Il se sentait alors vraiment chez lui, comme dans ses Tatras polonaises. Ce n’était pas facile – c’est haut et raide là-bas – mais nous avons mis des chaînes sur les roues et ça a marché. Au moment où nous sommes arrivés, le père Jan pelletait la neige du passage étroit jusqu’à l’entrée de l’église. Il y avait littéralement un mur de neige autour. Lorsqu’il a vu la voiture approcher, il s’est mis à crier: “Pas question, route fermée !” Il n’a même pas remarqué que le pape était assis à l’intérieur. J’ai passé la tête par la fenêtre et j’ai dit que c’était le Saint-Père qui était venu, puis Jean-Paul II s’est également penché de l’autre côté de la voiture et a demandé à voix basse : “Eh bien, père Jean, ne veux-tu pas nous laisser entrer ?” Ce n’est qu’alors qu’il a vu qui nous avions amené, il a attrapé sa tête et tout le monde a éclaté de rire.
Le Pape aimait particulièrement cet endroit… Il y était déjà allé pendant ses études, puis, quand il était prêtre, évêque et cardinal, il y revenait toujours. C’était son refuge bien-aimé.
Magdalena Wolińska-Riedi “Ça s’est passé au Vatican”
Éditions Znak. Cracovie 2020
