On n’organisait pas de réceptions d’anniversaire dans l’appartement du Pape. En revanche, on y préparait parfois des déjeuners d’anniversaire avec des collaborateurs les plus proches. Le Saint-Père y invitait quelquefois le Secrétaire d’État et des évêques des différentes congrégations. Au lieu d’un gâteau d’anniversaire à la crème, les sœurs préparaient une tarte aux fruits. La fête du Pape était célébrée modestement, souvent de façon symbolique. À l’occasion de sa fête, Jean-Paul II avait l’habitude d’inviter à déjeuner des cardinaux émérites, ceux qui avaient plus de quatre-vingts ans. D’habitude il y avait avec nous à table une quinzaine de cardinaux. C’était une grande joie pour eux que le Pape se souvienne d’eux, ainsi que de pouvoir se retrouver ensemble. La rencontre débutait par une prière à la chapelle. Ensuite le déjeuner, puis de longues, très longues conversations à table. Et encore une prière pour terminer.
– De quoi parlaient-ils ?
– Ils évoquaient généralement le passé. Car ils se connaissaient depuis des années. Le Saint-Père évoquait avec joie le Concile Vatican II, les synodes d’évêques, les colloques pour la catéchèse, mais aussi des connaissances communes. C’était toujours très sympathique et joyeux. Ils plaisantaient, riaient de situations de toutes sortes, se moquaient également d’eux-mêmes. C’était agréable de les regarder, de les écouter. Ils se sentaient bien entre eux.
– Ces échanges prenaient-ils parfois un ton sérieux ?
– Ils parlaient aussi de la situation de l’Église, des problèmes mondiaux. Je me souviens que le Saint-Père a remercié le cardinal Poggi, qui avait été autrefois nonce apostolique en Pologne, pour l’aide et la compréhension accordées à la Pologne et aux Polonais, ainsi que pour son soutien à l’occasion de la fondation de l’Académie Pontificale de Théologie à Cracovie.
-Y avait-il des cadeaux ?
-Généralement non.
Avec l’accord de Mgr Mieczysław Mokrzycki – « Le mardi était son jour préféré »
Edition M, Cracovie 2008
