En 1968, une manifestation de la jeunesse polonaise éclate à Varsovie, puis elle se répand dans tout le pays. C’était une étape importante sur le chemin de la liberté (…) La révolution de 1968 n’a pas réussi parce que les travailleurs, principale force de la société polonaise, ne soutenaient pas la jeunesse. Au contraire, ce sont souvent eux, sans doute manipulés et forcés par les agitateurs du parti, qui soutiennent la milice dans ses activités.
L’Église, et le cardinal Wojtyła en particulier, se rangèrent du côté des jeunes. Il a clairement indiqué qu’ils ne devaient pas être tenus responsable des conflits et des manifestations. Selon lui, le blâme doit être mis sur ceux qui ont privé les jeunes de liberté et de perspectives de développement social et culturel. Grâce à cette position, l’Église n’a pas perdu les jeunes, et les a même conquis. Les jeunes n’ont pas perdu espoir. Ils ont déposé leurs armes mais ont gardé leur force d’esprit. Moins de dix ans après, il y eut une autre grande rébellion des jeunes. Cette fois dans un décor complètement nouveau. Pas à Varsovie, mais à Cracovie, où, en grande partie grâce à la présence de l’autorité du cardinal Wojtyła, les jeunes sont restés libres de toute manipulation du système. De plus, il n’y avait plus de jeunes qui s’appelaient «communistes» parce qu’ils avaient perdu la foi dans le soi-disant socialisme réel et qu’il soit capable d’apporter un réel progrès social.
La méthode du cardinal Karol Wojtyla s’est avérée être une stratégie gagnante. Au lieu d’une lutte ouverte contre le marxisme, l’archevêque de Cracovie a tenté de l’affaiblir de l’intérieur en confrontant la réalité de l’homme, en confrontant la «vérité» sur l’homme.
Avec le consentement du cardinal Stanisław Dziwisz – “Témoignage” – édition TBA. Varsovie 2007