Le bien se défendra tout seul

Les mea pulpa, de fait, représentèrent une des nouveautés les plus originales et retentissantes du pontificat, mais aussi inévitablement une des plus critiquées. Jean-Paul II ne fit rien d’autre qu’actualiser l’invitation du Concile faite à l’Église universelle la priant de prendre conscience qu’elle est « sainte et en même temps a toujours besoin de purification ». Mais, au début, même d’éminents cardinaux ne comprirent pas et ne réussirent pas à trouver la signification évangélique d’une demande de pardon si unique, si gratuite.

La perplexité venait du fait que les mea culpa finirent par mettre en évidence les points obscurs dans l’histoire de l’Église, sans souligner dans le même temps – voilà l’objection – les bienfaits de l’activité des chrétiens. Le Saint-Père répondait : « Le bien se défendra tout seul, mais les fautes du passé doivent être confessées et la demande de pardon servira à purifier la mémoire et à mettre le bien encore plus en lumière. »

Pour tenter de comprendre ce désagrément, il faut considérer la nouveauté de la chose en tant que telle. En s’aventurant dans des initiatives inédites, le Saint-Père, au début, préféra aller de l’avant seul, en assumant la pleine responsabilité de ses gestes et de ses paroles. Certes, il était toujours le pape, le chef de l’Église, mais d’une certaine manière s’il y avait eu des conséquences néfastes, elles n’auraient pas impliqué la communauté catholique entière. Je voudrais cependant rappeler que Jean-Paul II a toujours eu le plein appui de quelques cardinaux comme Etchegaray et Gantin, et la secrétairerie d’État qui lui a toujours montré une attitude fidèle et loyale.

Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz « J’ai vécu avec un saint »

Edition – Wydawnictwo Św. Stanisława – Cracovie 2013