Je voudrais attirer votre attention sur les nouvelles possibilités d’influence qui s’ouvrent à la Fondation. Je pense aux pays d’Europe de l’Est. La Pologne a toujours été ouverte aux valeurs des cultures des autres nations, les a reprises, en a enrichi les coutumes polonaises et a ensuite transmis ces valeurs à ses compatriotes. La situation centrale de la Pologne, entre l’Est et l’Ouest, le Sud et le Nord, a contribué à cette ouverture et à cette fonction de pont culturel. Récemment, la Pologne a également eu recours à l’aide des expatriés dans sa lutte pour préserver son identité et sa souveraineté culturelle. Il est maintenant temps de partager nos expériences et nos réalisations avec d’autres nations, en particulier avec celles à l’est de la Pologne. Ces nations peuvent être fières de la contribution durable qu’elles ont apportée et qu’elles apportent encore au trésor de la culture paneuropéenne. L’énormité de leurs souffrances, leur fidélité héroïque et leur persévérance dans la lutte pour préserver les plus hautes valeurs humaines, nationales et chrétiennes méritent un profond respect et nous obligent à aider ces nations. Je voudrais souligner le grand rôle joué par la diaspora polonaise dans les pays de l’Est. Aujourd’hui, des opportunités s’offrent à nous pour partager avec nos semblables la richesse qui est déjà devenue la nôtre. Un tel échange généreux de dons doit également être utilisé et appliqué ici. La Pologne se situe au carrefour de l’Eurasie, ce qui oblige les Polonais à regarder loin vers l’Ouest et vers l’Est, et en même temps à cultiver tout ce qui fait notre identité culturelle.
Quand je parle de culture, bien sûr, je pense toujours à la culture chrétienne comme bien commun de l’Europe. En Pologne et dans d’autres pays slaves, la culture a été préservée sous sa forme chrétienne. La culture ainsi comprise est la racine de l’Europe et a été le plus beau cadeau de cette Europe au monde. Il faut maintenant montrer à nouveau la valeur et la beauté de cette culture à l’Europe, et pas seulement à l’Europe. Ce serait le plus beau cadeau que la Pologne et les pays slaves pourraient rendre à toute l’Europe et au monde – au seuil du troisième millénaire. Je pense que la Fondation peut aussi contribuer à ce grand travail de ré-évangélisation de la culture.
Chers frères et sœurs ! Je vous remercie du fond du cœur pour cette rencontre. Votre présence témoigne de votre disponibilité à servir le bien de l’Église dans notre patrie et dans les pays de votre résidence. Que Dieu récompense par Ses grâces tous ceux qui s’occupent de la Fondation. Veuillez transmettre ma gratitude, ainsi que mes salutations et ma bénédiction à vos familles et à vos proches, à vos milieux que vous représentez, ainsi qu’à ceux qui n’ont pas pu être ici avec nous. Je confie tous les donateurs et toute la communauté polonaise d’Occident et d’Orient à la protection de la Sainte Mère. Avec les paroles du Psalmiste, je prie le Seigneur Dieu que « sa bonté soit sur nous et qu’il soutienne le travail et l’ouvrage de nos mains » (cf. Ps 90 [89], 17).
Je demande aux cardinaux et aux archevêques de bénir avec moi toutes les personnes ici présentes.
(10e anniversaire de la Fondation Jean-Paul II Vatican, 26 septembre 1991)
Ne vous arrêtez pas dans cette bonne œuvre. Discours pontificaux à la Fondation Jean-Paul II
Fondation Jean-Paul II et Centre de Documentation et d’Étude du Pontificat de Jean-Paul II, Rome 2012