– En 1991, alors que nous procédions à la fusion des deux imprimeries, un jour, le téléphone de mon bureau a sonné. “Eh bien, Maggiotto,” – entendis-je sa voix basse avec une pointe d’espièglerie dans son ton – “tu ne commences pas à tout démolir…?”. J’ai rapidement rassuré le Saint-Père que je n’allais rien détruire, d’autant plus que le bâtiment de l’imprimerie avait presque trois cents ans ! J’ai seulement changé l’organisation de l’espace à l’intérieur du bâtiment. En revanche j’ai initié des changements révolutionnaires dans le système d’impression. Auparavant, tout était imprimé à chaud avec du plomb. Grâce à la technologie moderne que le Pape nous a permis d’introduire, nous avons commencé à faire la composition à froid. Jean-Paul II nous soutenait beaucoup et acceptait tout, y compris en termes financiers, mais il posait une condition. Tout devait rester « dans la famille », à l’intérieur du Vatican, ici nos « petits nouveaux » devaient être formés. Après une importante réduction d’effectifs auparavant, seules quelques nouvelles personnes ont été recrutées pour devenir des experts de l’innovation dans l’imprimerie. Nous avons accepter volontiers cette excellente condition. Ainsi, le Saint-Père a alloué de l’argent pour de nouveaux équipements, et j’ai alloué de petites pièces dans l’imprimerie, où nous formions les ouvriers nouvellement embauchés à travailler avec l’utilisation de machines d’impression nouvellement acquises.
Le Pape a toujours été très intéressé par le développement de l’imprimerie et, peu après la fusion des deux organismes, il est venu nous rendre visite dans le nouveau siège. Je me souviens de l’avoir attendu près de l’ascenseur de la Banque du Vatican, puis de l’avoir conduit à l’entrée de l’imprimerie.
Magdalena Wolińska-Riedi “C’est arrivé au Vatican”
Edition Znak. Cracovie 2020