Je pense que le Saint-Père aimait tous les chants de Noël – dit l’archevêque – aussi bien “Dans le silence de la nuit” (Wśród nocnej ciszy) que “Allons tous dans l’étable” (Pójdźmy wszyscy do stajenki). Il aimait surtout chanter “Oh, petit, petit” (Oj maluśki, maluśki), parce que c’est un chant de Noël sur une note montagnarde, et vous savez qu’il avait une grande faiblesse pour les montagnes et les montagnards. Et puis “Dieu est né” (Bóg się rodzi)… Je pense aussi qu’il y a un certain pouvoir mystique dans ce cantique. Cette polonaise est si majestueuse. Et ces mots d’une puissance faiblissante. On sent chanter quelque chose d’important. “Wzgardzony, okryty chwałą” («Méprisé, couvert de gloire ») – c’est ce dont le Saint-Père parlait si souvent. Ewa Wisłocka a dit un jour que Jean-Paul II lui-même avait répété que certains chants de Noël étaient profondément liés à des fragments spécifiques de l’Évangile. « Il nous a fait comprendre comment les chants de Noël transmettent un contenu théologique » – dit-elle. Et elle a cité Jean-Paul II : « En vieillissant – a-t-il dit un jour – les chants de Noël et les chants de Carême sont pour moi un matériau de méditation et de contemplation ». Le père professeur Tadeusz Styczeń, ami intime du Pape, dans l’introduction de la publication des homélies de Noël de Jean-Paul II, a cité le chant de Noël “Dans le silence de la nuit” (…). Et il réfléchissait sur l’impact de ces paroles sur le pape qui était lui-même devenu ce prêtre dont la voix était attendue par les gens du monde entier la veille de Noël. Et il ne sera pas exagéré de dire que c’est dans les chants de Noël polonais que Jean-Paul II cherchait l’inspiration – et il la trouvait ! – pour transmettre la beauté et la profondeur du mystère de l’incarnation à Rome et au monde – Urbi et Orbi. Le professeur Styczen a rappelé le réveillon de Noël et les chants de Noël chantés en commun. Il a écrit que ce que Jean-Paul II a dit et chanté à la table de Noël était un prélude à ce qu’il a dit lors de la messe de minuit dans la basilique Saint-Pierre : « à la parole prononcée à tous rassemblés autour de l’autel du Christ dans la basilique romaine, et à ceux qui, un peu partout dans le monde, attendaient “la voix du prêtre dans le silence de la nuit” pour allumer les lumières pour les gens du monde entier.
Avec l’accord de Mgr Mieczysław Mokrzycki – “Une place pour tout le monde”
Maison d’édition Znak, Cracovie 2013
