Il priait pour tous ceux qu’il rencontrait. Il priait avant et après la rencontre. Il disait : « Je penserai à vous dans la prière. ». Ce n’étaient pas des paroles prononcées à la légère. Le Saint-Père était très doué intellectuellement , il avait une excellente mémoire. Il a dit un jour : « Je prie pour le monde entier. » Ensuite, durant le dîner, il s’est mis à énumérer les pays, les républiques d’Afrique et d’Asie. Je me suis dit qu’effectivement, il priait pour le monde entier, il portait le monde entier dans ses pensées et dans sa prière. Des pays concrets, des provinces concrètes, des personnes concrètes. Il gardait tout cela dans sa mémoire.
– Et ce qu’il n’avait pas dans sa mémoire, il l’avait sur des petits morceaux de papier…
– Nous les déposions sur le prie-Dieu du Saint-Père. Trente, quarante par jour. C’étaient des demandes envoyées au Secrétariat d’Etat. Nous les tapions à la machine, plus tard sur l’ordinateur. Une date, un nom, un pays d’origine, précis, et l’objet précis de la demande. Lorsque le Saint-Père se rendait à la chapelle le matin, les petits papiers l’attendaient. Il les lisait et les présentait à Dieu.
– Tous ?
– Oui, tous. C’étaient les demandes de fidèles de tous les coins du monde. Souvent des demandes de conversion, de guérison, de réussite d’une opération chirurgicale. Egalement des intentions des défunts, des proches. Il y avait aussi beaucoup de demandes de personnes désirant avoir des enfants.
– Receviez-vous des lettres qui parlaient des vœux exaucés ?
– Souvent. On remerciait les plus souvent pour la grâce reçue de la maternité. Toutes ces lettres étaient ensuite rangées dans les archives.
Avec l’accord de l’archevêque Mieczysław Mokrzycki – « Le mardi était son jour préféré »
Edition M, Cracovie 2008
