A la fin de la vie du Pape, j’avais une réelle intimité avec le père Dziwisz et le père Mietek, résultant de fréquents services dans l’appartement. Ils m’appelaient souvent à l’étage, surtout dans la dernière période, la plus difficile, pour adapter le lit aux besoins du Saint-Père. Il avait toujours utilisé le lit très simple, lequel était déjà dans l’appartement quand il a été élu. Avant lui ce lit avait été utilisé par Paul VI, et avant lui par Jean XXIII ! Nous avons dû surélever un peu toute la base pour que le pape ne soit pas trop à plat, car il lui était alors plus difficile de respirer. J’étais souvent appelée par la sœur Tobiana, inquiète pour la santé de Jean-Paul II, effrayée, et j’aidais autant que je pouvais. Tous ceux qui travaillaient dans l’appartement constituaient une famille. Le père Mietek a été d’un grand soutien : jeune, fort, énergique, il aidait à porter le Pape jusqu’au bout, à le soutenir, et il a suscité beaucoup de bonne énergie et d’optimisme autour de lui.
J’ai eu l’occasion d’accompagner le pape en secret, attendant quelque part en retrait dans l’arrière-salle, pendant toutes les cérémonies auxquelles il a participé, en fait jusqu’à la toute fin. Il voulait vraiment être avec les gens, même lorsqu’il était déjà épuisé, quand il s’est présenté à la fenêtre le dimanche de Pâques 2005 et qu’il était incapable de prononcer un mot.
Magdalena Wolińska-Riedi “C’est arrivé au Vatican”
Éditions Znak. Cracovie 2020