J’ai honte de le dire, mais j’arrêtai de prier. Sa prière suffisait !

Un soir d’octobre de 1984, le directeur de L’Osservatore Romano, Mario Agnes, et moi-même, nous allions dîner chez le pape. Pendant le diner, nous apprîmes la découverte du corps du père Jerzy Popiełuszko, assassiné onze jours plus tôt par des agents des services secrets. Jean-Paul II voulut se rendre à la chapelle. Je me mis, moi aussi, à prier pour Jerzy que j’avais connu. Il demanda à Dieu d’ouvrir autant qu’il le pouvait ses bras miséricordieux à ce prêtre généreux et saint qui avait soutenu les droits des travailleurs et la cause de Solidarność, jusqu’au point de mettre en danger sa propre vie. J’ouvris un instant les yeux et je vis Wojtyła qui priait, l’intensité avec laquelle il priait, la manière dont il priait…

J’ai honte de le dire, mais j’arrêtai de prier. Lui suffisait !

En effet, tous les moments de sa vie étaient irrigués par la prière. Les problèmes de sa vie trouvaient leur solution dans la prière. Un jour – raconte le cardinal Camillo Ruini – le Saint-Père attendait une communication téléphonique importante du président des États-Unis, George Bush. Il demanda au cardinal de l’excuser auprès de ses invités et se rendit à la chapelle pour prier.

Il priait pour ceux qu’il avait reçus en audience. Pour les prêtres qu’il avait ordonnés. Pour ses collaborateurs. Pour les personnes qui lui écrivaient. En somme, il vivait en présence de Dieu, il travaillait avec Dieu. Il ne séparait pas prière et action : toute sa vie était prière.

Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz « J’ai vécu avec un saint »

Edition – Wydawnictwo Św. Stanisława – Cracovie 2013