Je me rappelle une fois, au Brésil. Le Saint-Père entra dans une église pour une cérémonie. Prés de l’entrée, il y avait une femme penchée sur une fillette de sept ou huit ans : la maman expliquait à sa fille – aveugle – qui était le pape. Et lui, informé de son état, s’approcha de la fillette, s’agenouilla pour être à sa hauteur et commença à lui dire : « Sais-tu ? Le pape est un homme vêtu de blanc et qui pour le compte de Jésus va parcourir le monde… » Tandis qu’il parlait, la fillette le touchait, le caressait, cherchant à comprendre avec les mains si tout ce qu’elle sentait mais ne pouvait pas voir était « vrai ». À la fin, ils s’étreignirent dans une embrassade qui n’en finissait pas…
Voilà, dans ces moments, pour moi, se réalisait le même révolutionnaire « renversement » que Jésus avait opéré. Tous disaient, et disent encore aujourd’hui, aux enfants : vous devez devenir adultes et comme les adultes ; au contraire, Jésus disait, et nous dit encore aujourd’hui, que ce sont les adultes qui doivent devenir comme des enfants. S’ils veulent entrer dans le Royaume des cieux, les adultes devront avoir la même simplicité de vie que les enfants, leur innocence et leur transparence. Et Karol Wojtyła était persuadé que lui aussi, en tant que pape, devait « apprendre » des enfants, de leur existence ouverte au futur, de leur acceptation de la vie, même si elle est dure.
Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz « J’ai vécu avec un saint »
Edition – Wydawnictwo Św. Stanisława – Cracovie 2013