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Ils rencontraient la personne venant juste après le Christ

Janusz Poniewierski* a écrit un jour que les invités les plus difficiles – ceux qui savaient que leurs actes ne plaisaient pas au Saint-Père – se tenaient devant lui comme s’ils se présentaient devant le tribunal de leur propre conscience. Il les recevait malgré tout, et ils venaient. Et leurs jambes tremblaient. Arturo Mari a rappelé qu’il avait vu les jambes du général Jaruzelski trembler si fort qu’il se demandait si le général parviendrait à tenir debout. (…)Lorsque le général prononçait son discours à l’aéroport, on voyait sa peur. Cela s’est d’ailleurs observé ensuite chez beaucoup d’autres. Pour tout homme, une rencontre avec le représentant du Christ était, devait être un défi, un moment de réflexion sur soi-même, sur sa vie. C’était effectivement comme se tenir devant le tribunal de sa conscience, en vérité avec soi-même. Surtout ceux qui participaient à la messe papale, et qui se confessaient tout d’abord afin de pouvoir pleinement participer à cette messe, réalisaient qui était l’homme qu’ils allaient rencontrer. Ils rencontraient la personne venant juste après le Christ. Cela devait impressionner également ceux qui ne pratiquaient pas beaucoup. Peut-être eux plus particulièrement.

– Il y a eu quelques rencontres avec le général Jaruzelski. Le Pape croyait-il que ces rencontres avec lui transformeraient les gens ?

– Je pense que ce n’était pas tant qu’il le croyait, mais il savait que ces rencontres porteraient des fruits.

*Janusz Poniewierski – écrivain catholique polonais et auteur de nombreux ouvrages dédiés à l’œuvre de Jean-Paul II

Avec l’accord de l’archevêque Mieczysław Mokrzycki – « Le mardi était son jour préféré »

Edition M, Cracovie 2008