Le Pape fut contesté aussi bien à gauche qu’à droite, ainsi que par des mouvements révolutionnaires philo-marxistes et par des régimes de la prétendue « sécurité nationale », lesquels se prévalaient d’une (fausse) étiquette chrétienne. Au Nicaragua il fut contesté par les sandinistes et on l’empêcha de parler au peuple. Au Salvador, sur l’ordre du gouvernement, on ferma à clef les portes de la cathédrale. C’est avec peine que la Pape réussit tout de même à entrer pour prier sur la tombe de Mgr Romero. Au Chili, il fut grossièrement instrumentalisé par le général Pinochet et fut contraint de se montrer à ses côtés au balcon de la Moneda…
Tant d’années ont passé. Maintenant on voit clairement comment les choses se sont réellement passées et comment, derrière tout cela, il y avait une stratégie précise pour manipuler la visite du Pape à des fins de propagande. Pourtant, il y en a encore aujourd’hui – sans doute de mauvaise foi – qui continuent d’exploiter l’image de cette scène du balcon pour soutenir que le Saint-Père avait cautionné le régime du dictateur chilien. Ils oublient quand même de raconter un détail qui pourrait tout expliquer. Ils ne racontent jamais ce qui s’est passé tout de suite après cette apparition au balcon : le Pape, en entretien privé, dit ouvertement au général Pinochet que, et je me souviens bien des paroles, « il était temps de redonner le pouvoir aux autorités civiles, de revenir à la démocratie ». Immédiatement après la rencontre avec Pinochet, le Pape a rencontré les représentants de l’opposition, bien que les divers partis politiques fussent encore tous clandestins.
Avec l’accord du cardinal Stanisław Dziwisz « J’ai vécu avec un saint »
Edition – Wydawnictwo Św. Stanisława – Cracovie 2013