Il touchait toujours le fond du problème

Mgr Mieczysław Mokrzycki reconnaît ne pas se souvenir de grand-chose au sujet des voyages. « Il y avait toujours beaucoup de travail. Tout se déroulait à grande vitesse. Nous étions tellement concentrés sur Saint-Père, et sur le fait que tout devait se dérouler conformément au programme qu’il est difficile, aujourd’hui, de reconstituer des situations, de retrouver des gestes et paroles particuliers. » Mais les voyages polonais, il s’en souvient mieux. Il a accompagné le Saint-Père lors de ses trois derniers voyages dans sa patrie.

-Le Saint-Père vivait-il ces voyages autrement, plus intensément que les autres ?

-Il ne le montrait pas, mais je crois que, spirituellement, ces voyages lui étaient beaucoup plus faciles que d’autres, car il se rendait vers une réalité plus proche et plus connue.

– À la maison…

– Oui, à la maison.

– Mais la situation à la maison n’était pas toujours celle que le Pape aurait souhaitée. Cela n’était alors pas facile…

– C’était effectivement plus difficile, mais malgré tout, ces voyages en Pologne étaient toujours une grande joie pour le Pape. C’était la rencontre avec la terre qu’il avait dû quitter, avec des amis, les lieux de sa jeunesse. Le Saint-Père se préparait toujours très consciencieusement à ces visites. Il était au courant de tout, car il accueillait souvent des invités de Pologne et le dimanche, il déjeunait avec des évêques polonais. Il savait tout. C’est pourquoi il lui était plus facile d’écrire ses homélies ou ses discours. Et comme nous le savons, il touchait toujours le fond du problème.

Avec l’accord de l’archevêque Mieczysław Mokrzycki – « Le mardi était son jour préféré »

Edition M, Cracovie 2008