Jean-Paul II s’esquivait du Vatican vêtu d’une soutane blanche et d’un manteau noir jeté par-dessus. Mais peu de temps après, juste après avoir quitté les murs du Vatican, nous nous arrêtions et le Pape ne restait qu’en chemise et pantalon qu’il avait sous sa soutane. Pendant plusieurs années, alors qu’il était en pleine forme physique, il se promenait dans les montagnes comme une chèvre sauvage en chaussures de sport et un coupe-vent jeté sur la chemise…
J’ai entendu parler dès le début de ma vie derrière la Porte de Bronze d’un groupe de laïcs du cercle le plus proche du Saint-Père, qui étaient comme des membres de sa famille, et qui faisaient des moments passés ensemble un substitut de l’ancien temps de Cracovie. Mais ce n’est qu’au fil des années que j’ai appris à mieux connaître ces gens, j’ai découvert peu à peu leur simplicité et leur grande humanité, comme si la voie de Jean-Paul II imprégnait naturellement et subtilement leur quotidien.
Les gendarmes du Vatican : Massimo, Egildo, Gianluca, Claudio et Valentino. Toujours les mêmes. Ce sont eux qui organisaient les fameuses excursions du mardi au sein de la nature au-delà des murs étroits du Vatican, dans un rayon d’une centaine de kilomètres autour de Rome. Au cours de ces sorties, ils assuraient la sécurité du Pape, mais surtout, ils lui permettaient des moments de repos inestimables à la montagne et dans le bruissement des forêts.
Magdalena Wolińska-Riedi “C’est arrivé au Vatican”
Éditions Znak. Cracovie 2020